« Même à 54 ans, on peut s’en sortir ! » : à Issoudun, le long chemin vers la reconversion des ex-salariés de La Halle

« Même à 54 ans, on peut s’en sortir ! » : à Issoudun, le long chemin vers la reconversion des ex-salariés de La Halle

Des banderoles à l’extérieur de l’entrepôt de La Halle, à Issoudun (Indre), le 2 juin 2020, après l’annonce de la fermeture du site.

C’est une petite phrase qu’il n’oubliera pas. Il la répète dans une légère euphorie à chaque personne qu’il croise dans les locaux de l’Agence nationale pour la formation professionnelle (AFPA), ce mercredi 26 mai. « Vous savez ce que m’a dit mon employeur ? Il ne m’a pas parlé de mon âge, il a dit : “J’espère que vous passerez autant de temps chez nous que chez Vivarte !” Quand vous êtes accueillis par une entreprise qui vous met à l’aise, ça motive ! »

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Patrice Sénéchal, 54 ans, n’en revient visiblement toujours pas d’avoir retrouvé du travail. Il fait partie des 294 licenciés de l’entrepôt logistique de La Halle (groupe Vivarte) liquidé à l’été à Issoudun (Indre). Avec ceux des magasins de l’enseigne, ils sont 312 à avoir perdu leur emploi sur la ville, après, en moyenne, vingt-six ans dans l’entreprise, trente et un ans pour Patrice. Depuis, dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), ils sont accompagnés par des conseillers de l’AFPA et du cabinet LHH, spécialisé dans le reclassement.

Nouvelle tenue de travail

Grâce à une formation de technicien cuivre, un métier recherché avec le déploiement de la fibre, Patrice a signé un contrat de six mois chez Circet, leader européen de services d’infrastructures télécoms. En cette fin d’après-midi, lui et d’autres ex-salariés de La Halle en reconversion ont été conviés à un échange avec le maire, le préfet et la directrice de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP). Patrice ne passe pas inaperçu : il est venu dans sa nouvelle tenue de travail, orange fluo. « Je n’ai pas eu le temps de me changer », se justifie-t-il. Mais on devine que se niche aussi là un signe extérieur de fierté.

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Car ceux qui ont retrouvé un emploi sont encore en minorité : à ce jour, 105 sont « dans une perspective de retour à l’emploi », explique le maire PS André Laignel en préambule, c’est-à-dire en CDI, en CDD de plus de six mois, en contrat de professionnalisation, en formation longue avec promesse d’embauche, en création d’entreprise. On ne comptait que 27 CDI signés fin avril. « On ne peut pas dire que ce soit satisfaisant, mais nous voulions saluer les immenses efforts qu’il a fallu pour ce résultat même modeste. Il reste un travail encore plus immense devant nous, précise-t-il aussitôt. Pour notre ville, ces licenciements restent un traumatisme économique et humain considérable. »

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