Les salariés ne veulent plus devenir manageurs à n’importe quel prix

Les salariés ne veulent plus devenir manageurs à n’importe quel prix

Illustration. A Nantes, en mars 2015.

Lorsqu’il a accepté une promotion au poste de manageur, Mickael (il a souhaité garder l’anonymat), commercial dans l’habillement, s’est « pris une grosse claque ». « En entretien annuel, l’un de mes collègues m’a dit que j’étais trop dirigiste, que je ne laissais aucune autonomie. Mais je n’étais pas armé à l’époque, et une formation m’a fait découvrir que je n’étais vraiment pas fait pour ça. »

S’il a, quelques années plus tard, retrouvé un poste en responsabilité dans lequel il se sent bien, Mickael a d’abord été un « manageur accidentel », selon l’expression du cabinet Robert Walters. Ces traumatisés d’une première expérience de chef où ils n’avaient pas les compétences requises sont rejoints par les salariés, en particulier en début de carrière, qui se projettent moins dans des fonctions d’encadrant.

C’est une petite musique qui monte chez les DRH : les postes de manageur de proximité ne sont plus si faciles à pourvoir. Seuls 56 % des cadres de moins de 35 ans envisageaient en 2023 de devenir manageur un jour, selon la dernière enquête de l’Association pour l’emploi des cadres sur le sujet, soit 7 points de moins qu’en 2022. « Ça reste une majorité, mais on perçoit une baisse de l’attractivité de la fonction, confirme Gaël Bouron, responsable adjoint du pôle études. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas, mais ils veulent être sûrs d’être prêts et sont plus conscients des contraintes que ça implique. »

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LJD

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