Les premiers pas en entreprise entravés par l’IA

Les premiers pas en entreprise entravés par l’IA

Des développeurs informatiques, des chefs de projets numériques et des journalistes échangent sur les potentiels bénéfices de l’IA, à la Maison de la radio et de la musique, à Paris, le 26 septembre 2023.

Aurait-il dit tout haut ce que bien des dirigeants d’entreprise pensent tout bas ? Le 7 avril, Tobi Lütke, le fondateur et directeur général de la plateforme de commerce électronique Shopify, a suscité l’émoi en détaillant ses nouvelles méthodes de recrutement. Dans un courrier, devenu viral, adressé à ses 8 000 salariés, l’entrepreneur a énoncé que l’intelligence artificielle (IA) était une « attente fondamentale » de la société. Mais, surtout, il a averti qu’avant toute nouvelle embauche, ses équipes devaient l’assurer qu’elles ne pourraient pas faire le même travail avec l’IA.

« Le risque est élevé et la peur est palpable chez les étudiants », confirme le spécialiste des modes d’organisation du travail François-Xavier de Vaujany, alors que ces derniers se voient généralement confier des tâches plus routinières. Ce chercheur et professeur à Paris Dauphine-PSL observe de près ces métamorphoses dans le monde du conseil. Et constate que des missions tels que les comptes rendus de réunion ou des tableaux Excel élaborés par des juniors peuvent désormais être exécutés en partie par l’IA. « Sur les deux prochaines années, les changements peuvent aller vite », même si « au-delà des cas médiatisés », il dit ne pas avoir noté de « tendance dans les statistiques agrégées ».

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LJD

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