Les jeunes cadres face au changement du lieu de travail

Les jeunes cadres face au changement du lieu de travail

La dernière distribution géographique de l’emploi offre des occasions loin de la capitale. Mais les offres ne sont pas continuellement à la hauteur des attentes.

« C’est l’offre d’emploi qui a fait que je suis ­partie », évoque Sophie (le prénom a été changé), responsable dans la communication. A 29 ans, la jeune diplômée de Sciences Po Paris et du Celsa, en poste depuis quatre ans dans une entreprise industrielle parisienne, a eu envie d’innovation. « J’ai découvert une annonce pour un poste en communication, basé dans une usine. » Célibataire, elle tente l’aventure, même si « ce n’est pas une ­petite décision », et part à Rouen… pour un poste plus senior, avec un gain de ­salaire de 10 %. Et un coût de la vie bien moindre qu’à Paris.

Première coutume en Ile-de-France

Comme Sophie, de plusieurs jeunes cadres débutent leur vie professionnelle dans la capitale. Ainsi, 47 % des ­diplômés 2017 des écoles de commerce ou d’ingénieurs œuvrent dans la ­région francilienne, selon la dernière enquête de la Conférence des grandes écoles. Pour un premier emploi, la ­région attire aussi ceux qui ont étudié loin. Entre les ­diplômés de l’Ecole de ­management (EM) de Lyon, de 50 % à 70 % préfèrent une première expérience en Ile-de-France.

« Certains métiers sont davantage ­présents là-bas, par exemple dans le ­marketing, la grande consommation ou le luxe, analyse Françoise Dany, directrice des relations entreprises de l’école lyonnaise. L’inégalité des offres disponibles est spécialement attractive pour les jeunes en couple. » Selon les prévisions de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), 48 % des recrutements de cadres nécessiteraient avoir lieu en Ile-de-France en 2019. Deuxième destination pour les jeunes diplômés de l’EM Lyon : l’étranger. Ils sont moins de 20 % à démarrer dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, malgré 30 000 embauches espérées en 2019 par l’APEC.

Mais amplement se lassent, ou désillusionnent, ou espèrent autre chose. Ainsi, 84 % des cadres franciliens désirent quitter Paris, selon une enquête publiée à l’été 2018 par Cadremploi. D’après les chiffres de la Conférence des grandes écoles, trois ans après ­l’acquisition de leur diplôme, les jeunes ne sont plus que 41 % à œuvrer en Ile-de-France.

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LJD

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