Les embauches redécollent dans l’aéronautique

Les embauches redécollent dans l’aéronautique

Sur la chaîne d’assemblage de l’hélicoptère lourd H225 d’Airbus, le 26 juillet 2022.

Pour le secteur de l’aéronautique, la reprise est aussi subite que le coup d’arrêt du printemps 2020 fut brutal. Il y a trois ans, la survenue de la pandémie avait immobilisé le transport aérien. Du jour au lendemain, le ciel avait été vidé ou presque de ses avions, les aéroports désertés, et les chaînes de montage forcées de tourner au ralenti. Pour Philippe Dujaric, directeur des affaires sociales et de la formation au Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), « 2022 est la première année de grosse reprise des recrutements ».

Ces dernières semaines, les prévisions de recrutements sont tombées les unes après les autres. Les trois grands noms français de l’aéronautique, Airbus, Safran et Thales, ont annoncé des embauches massives pour 2023. Airbus veut recruter plus de 13 000 nouveaux collaborateurs, dont 3 500 en France, Safran souhaite en embaucher 12 000, dont 4 500 dans l’Hexagone, comme Thales, qui veut grossir ses rangs de 12 000 salariés supplémentaires, dont 5 500 en France. Une pluie d’embauches à la mesure des coupes claires effectuées pendant la crise et de la reprise en flèche de l’activité.

Alors que le secteur de l’aéronautique employait, en France, « environ 200 000 salariés en 2019, ils n’étaient plus que 190 000 à la fin de 2021 », rappelle M. Dujaric. Selon lui, « le retour aux effectifs de 2019 est attendu fin 2023 ». Il est vrai que les conséquences du passage du Covid-19 sont toujours présentes. Le trafic aérien est encore inférieur de 18 % à ce qu’il était il y a trois ans, tandis qu’au plus fort de la pandémie l’activité avait baissé de 30 % à 40 %.

Risque de surchauffe

Mais le retour à meilleure fortune est en vue. « Nous avons fait la moitié du chemin », constate M. Dujaric. Et certaines entreprises sont déjà revenues à leur niveau prépandémique, à l’exemple de la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair, qui « a retrouvé 100 % de son trafic d’avant-crise dès l’été [2022] », souligne Guillaume Hue, partenaire du cabinet de conseil Archery Strategy Consulting.

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C’est Airbus qui a donné le la de la reprise. Grâce aux aides de l’Etat et au dispositif d’activité partielle de longue durée, le numéro un mondial a moins réduit ses équipes qu’il ne le redoutait. Alors que l’avionneur européen projetait « 15 000 départs, dont 4 000 en France », sur 134 000 salariés au total, comme l’explique Mikaël Butterbach, DRH France de l’entreprise, finalement 500 licenciements ont été à déplorer en France.

En revanche, à l’international, le groupe a supprimé 10 000 emplois, principalement aux Etats-Unis. Dans la foulée d’Airbus, tous les maillons de la chaîne de sous-traitants ont entamé un régime minceur, à l’image du motoriste Safran (10 000 postes en moins dans le monde).

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LJD

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