Les diplômés des grandes écoles n’échappent pas à la crise liée au Covid-19

Les diplômés des grandes écoles n’échappent pas à la crise liée au Covid-19

Anne-Lucie Wack, présidente de la Conférence des grandes écoles, à Paris, en 2019.

En matière d’insertion sur le marché du travail, les diplômés des grandes écoles françaises n’ont pas échappé aux conséquences de la crise sanitaire. C’est ce que constate l’étude publiée, mardi 15 juin, par la Conférence des grandes écoles (CGE), qui porte sur la situation des diplômés 2020 de 193 établissements (essentiellement des écoles de commerce ou d’ingénieurs), six mois après leur entrée sur le marché du travail. Cette année, 42 000 diplômés 2020 ont répondu à l’enquête.

« Le contexte sanitaire et économique défavorable au marché de l’emploi des cadres a eu un réel impact sur l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes diplômés », soulignent les auteurs. Ainsi, le taux net d’emploi six mois après le diplôme est de 79 %, une chute de 9 points par rapport à l’année précédente – un taux similaire à celui observé en 2010, dans le contexte post-crise financière. Aussi, le pourcentage de jeunes diplômés en recherche d’un emploi au moment de l’enquête a bondi : s’il était de 4,2 % en 2017, il atteint 17,7 % cette année.

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Le salaire brut annuel moyen déclaré par les répondants, en revanche, a peu bougé. Il s’établit à 35 461 euros brut (hors primes), soit une baisse de 0,7 % sur un an. « L’onde de choc est moins importante que ce que nous aurions pu craindre », abonde Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE. Avec toujours des écarts importants selon les secteurs : le conseil est celui qui rémunère le mieux (39 000 euros annuels en moyenne, pour les diplômés d’écoles de commerce). L’agroalimentaire est celui qui offre les salaires les moins élevés (31 000 euros, en moyenne, pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs).

« La crise a accentué les écarts entre les hommes et les femmes »

« On note aussi que la crise a accentué les écarts entre les hommes et les femmes », constate Nicolas Glady, directeur de Télécom Paris, et rapporteur de l’étude de la CGE. Parmi les diplômés 2020, le salaire moyen des hommes est supérieur de 6,6 % au salaire moyen des femmes. Près d’une femme sur quatre (23,2 %) perçoit moins de 30 000 euros ; c’est le cas de seulement 11,7 % des hommes. « Du côté des salaires plus élevés, la situation s’inverse », souligne le rapport.

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En outre, les emplois décrochés par les diplômés 2020 sont plus précaires. La part des jeunes en CDI recule de 4 à 5 points par rapport à la promotion 2019 (elle se maintient tout de même à 78 % pour les ingénieurs). Et si, en 2018, 87 % des diplômés disposaient du statut de cadre en entrant dans l’entreprise (91 % pour les hommes), cette année, ils ne sont plus que 82 % et 76 % pour les femmes. Une sous-valorisation du premier emploi, en termes de statut, de salaire, qui peut avoir des conséquences sur l’ensemble d’une carrière.

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