Les contrôleurs de la SNCF seront en grève du 2 au 4 décembre, 60 % des TGV et Intercités annulés

Les contrôleurs de la SNCF seront en grève du 2 au 4 décembre, 60 % des TGV et Intercités annulés

A la gare de l’Est, à Paris, lors d’une grève de tous les syndicats de la SNCF et de la RATP en décembre 2019.

Une grève des contrôleurs va conduire la SNCF à annuler 60 % des TGV et Intercités de vendredi 2 à dimanche 4 décembre, a annoncé la compagnie mercredi 30 novembre. Une « reprise progressive » est prévue à partir de lundi, avec trois trains sur quatre pour tous les axes TGV, selon un communiqué.

SNCF Voyageurs prévoit un train sur deux pour le TGV Nord, un sur trois pour le TGV Est, un sur quatre pour le TGV Atlantique, un sur quatre pour le TGV Sud-Est, un sur quatre pour les Ouigo et un Intercités sur deux de vendredi à dimanche, a précisé l’entreprise, notant que les voyageurs concernés doivent être prévenus. Il n’y aura aucun train de nuit pendant le week-end. A l’étranger, la compagnie prévoit un trafic normal pour Eurostar et Thalys, un TGV sur trois vers la Suisse, un sur deux vers l’Allemagne, un sur trois vers l’Italie et aucune circulation vers l’Espagne.

Les clients ayant laissé leurs coordonnées apprendront par mail ou SMS mercredi si leur train est maintenu ou annulé. La compagnie leur recommande quoi qu’il en soit de vérifier les horaires des trains avant de se rendre en gare et, quand cela est possible, de reporter leurs déplacements.

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Négociations annuelles obligatoires le 7 décembre

Tous les voyageurs, que leur train soit maintenu ou annulé, et quel que soit leur billet – TGV Inoui, Ouigo et Intercités – pourront être remboursés intégralement pour des voyages prévus entre vendredi 2 et lundi 5 décembre, ou échanger leur billet sans frais dans tous les trains où il reste de la place jusqu’au jeudi 8 décembre inclus, selon SNCF Voyageurs.

Les chefs de bord – généralement appelés « contrôleurs » – assurent une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs, et sont donc indispensables pour autoriser la circulation d’un TGV dans toutes les conditions de sécurité, a souligné la compagnie publique. « Dans le parcours du voyageur, le chef de bord est le seul cheminot qu’il rencontre. On se retrouve au bout de l’entonnoir de tous les problèmes », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Rénald Szpitalnik, élu SUD-Rail et contrôleur sur les TGV Paris-Milan.

Les chefs de bord ont d’ores et déjà déposé des préavis de grève pour les week-ends de Noël et du Jour de l’an. « Une épée de Damoclès », selon Didier Mathis, secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire. Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots abonde : « On attend une prise de conscience de la direction sur la condition spécifique des contrôleurs », dont les conditions de travail se sont « dégradées depuis un certain temps », insiste-t-il. La direction regrette un mouvement maintenu « alors que des mesures concrètes et importantes ont été proposées aux organisations syndicales à l’issue de plusieurs semaines de négociations ».

Par ailleurs, une centaine d’employés de sécurité travaillant pour la compagnie ferroviaire transmanche Eurostar au Royaume-Uni vont faire grève pendant quatre jours lors de la période chargée des vacances de Noël, pour réclamer des augmentations de salaire en rapport avec l’inflation qui flambe dans le pays. Ce mouvement social va « sévèrement perturber » le service des Eurostar pour la période précédant Noël, souligne le syndicat Rail, Maritime and Transport. Les membres du syndicat « vont débrayer les 16, 18, 22 et 23 décembre », après un vote largement en faveur de la grève, a fait savoir le syndicat dans un communiqué.

Ces quatre jours de grève s’ajouteront à d’autres débrayages sur les lignes ferroviaires britanniques, dans un contexte social très tendu, des grèves contre le coût de la vie étant prévues dans la plupart des secteurs de l’économie.

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Ces mesures portaient, selon le communiqué, sur le déroulement de carrière spécifique de cette catégorie « avec une augmentation du volume de promotions et une augmentation de leur rémunération annuelle à partir de janvier 2023 ». « Des mesures complémentaires avaient par ailleurs été proposées pour faciliter le changement de métier pour celles et ceux qui le souhaitent », ajoutait le communiqué. « Des miettes », selon les syndicalistes contactés par l’AFP. Cette grève survient à la veille des négociations annuelles obligatoires (NAO), qui doivent s’engager le 7 décembre à la SNCF. La CGT, SUD-Rail et la CFDT ont appelé à une « grève unitaire » ce jour-là.

Le Monde avec AFP

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