Les chasseurs de têtes s’intéressent aux non-cadres et aux professions intermédiaires

Les chasseurs de têtes s’intéressent aux non-cadres et aux professions intermédiaires

Etre joint sur son téléphone portable afin d’être débauché, sans avoir rien demandé, n’est plus une attention strictement réservée aux cadres supérieurs. En raison des tensions de recrutement persistantes, la chasse de têtes se démocratise. Confronté depuis plusieurs années à une pénurie de personnels, le groupe de BTP GCC (2 900 salariés) a décidé de recourir à ces méthodes avec l’aide d’un cabinet spécialisé, afin d’embaucher des techniciens de chantier ou des metteurs au point. « Pour ces métiers, la cooptation ne suffit plus. Ces profils ne sont pas visibles en ligne et ne répondent pas aux annonces », souligne Eric Spielmann, le DRH.

Ruser pour obtenir les coordonnées de ces profils opérationnels réputés introuvables, c’est la spécialité du cabinet Headhunting Factory (180 salariés). Sa particularité est d’avoir étendu les méthodes de chasse de têtes, aussi dite « d’approche directe », à des non-cadres. Soudeurs, chaudronniers, techniciens de maintenance, et même aides à domicile ont pu être directement démarchés par les 120 chasseurs de têtes de ce cabinet.

Signe de l’état du marché, « un groupe d’intérim nous a même contactés afin que nous l’aidions à remplir ses bases de candidats », assure le président de ce cabinet, Olivier de Préville. L’objectif de Hubworkair, cabinet spécialisé dans l’aéronautique, est aussi de « démocratiser » cette pratique aux profils aux niveaux opérationnels. « Des ingénieurs, on en manque, mais la difficulté se trouve davantage du côté des mécaniciens et des techniciens », remarque son président, Romain Rochet.

Retournement du marché avec la crise sanitaire

Pour réussir ses recrutements, cette start-up va jusqu’à miser sur des chasseurs « externes », appuyant ses équipes salariées. Ces professionnels du secteur, parfois d’ex-candidats placés par le cabinet, sont rétribués en cas de mise en relation réussie. « C’est l’un des moyens de chasse dans le marché caché », souligne Yoann Huang, le cofondateur de cette plate-forme spécialisée, créée en 2015.

Chiffres

Certains postes de non-cadres dans le secteur tertiaire exigent eux aussi une approche plus proactive. « Aujourd’hui, il est plus difficile de trouver un comptable qu’un contrôleur de gestion », remarque Emilie Narcy, directrice des opérations chez Approach People Recruitment. Le retournement du marché depuis la crise sanitaire conduit les cabinets de recrutement à draguer de plus en plus de candidats. « Il faut aller chercher ceux qui ne se posent même pas la question de savoir s’ils veulent changer d’entreprise. Avec eux, il faut employer des techniques particulières, pour susciter l’intérêt, comprendre leurs motivations », précise la responsable.

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LJD

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