« Les anciens ont connu un management similaire à leur époque, donc ils te font endurer la même chose » : chez les jeunes avocats, la robe pèse plus lourd

« Les anciens ont connu un management similaire à leur époque, donc ils te font endurer la même chose » : chez les jeunes avocats, la robe pèse plus lourd

Début avril, Oriane (tous les prénoms ont été modifiés), 28 ans, a claqué la porte de son stage final. Trois mois avant la fin. « Ça risque d’entacher ma carrière, mais je ne tenais plus », dit-elle la voix encore tremblante. En deuxième année à l’école d’avocats, elle avait pourtant le profil rêvé : brillante et investie, cumulant les expériences dans des structures prestigieuses. En janvier, Oriane avait choisi un stage dans un cabinet de droit des affaires réputé, majoritairement féminin. Un critère important pour elle. « Lors d’un stage précédent, j’étais constamment jugée sur mon physique. J’avais fini par changer ma façon de m’habiller pour passer inaperçue. »

Mais, cette fois, on la traite comme une collaboratrice, sans la formation ni le salaire. Elle croule sous les dossiers hors de son champ de compétences et devient la cible de critiques incessantes : « On pointait ma façon de m’habiller, de me tenir, de parler… La moindre de mes interactions laissait place à des reformulations. S’il y avait une tâche ingrate, c’était pour moi, J’étais leur larbin ! » Très vite, son corps lâche : plus d’appétit, plus de sommeil. Soutenue par son compagnon et une amie, elle craque : « Ce sont eux qui m’ont dit : “Arrête là, ça suffit.” » Un matin, Oriane annonce son départ et affronte ses supérieures. « Elles m’ont répondu qu’il fallait que je m’estime heureuse d’avoir des fenêtres à mon bureau. Elles m’ont averti qu’il y aurait des conséquences… »

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LJD

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