L’emploi cadre retrouve presque son niveau d’avant-crise
« Malgré la persistance de la crise sanitaire, 2021 aura été une bonne année pour l’emploi cadre », résume Gilles Gateau, directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), dans un communiqué : 269 100 cadres ont été recrutés en CDI ou CDD d’un an et plus en France, selon un bilan de l’organisme. C’est seulement 4 % de moins que le chiffre record de 2019 (281 300), et surtout 18 % de plus qu’en 2020 (228 700).
Le solde de créations net de postes cadres – l’addition des recrutements et des promotions internes, moins les démissions, licenciements et départs à la retraite – atteint 63 500 en 2021, contre 37 100 en 2020. Cependant, des disparités persistent selon les filières : la banque-assurance (+ 15 %) ou la santé-action sociale (+ 13 %) ont dépassé leur niveau de 2019, tandis que le secteur hôtellerie-restauration-loisirs (− 20 %), l’industrie automobile-aéronautique (− 24 %) ou encore la communication-médias (− 20 %) peinent à relever la tête.
A eux seuls, les informaticiens représentent près d’un quart des recrutements cadres effectués en 2021. « Côté salaire aussi on retrouve une dynamique plus favorable, assure Gilles Gateau, mais loin des niveaux de l’inflation et sans progrès, une fois encore, dans la réduction des inégalités femmes-hommes. »
Explosion de l’apprentissage
En effet, en 2021, les femmes cadres gagnent encore 15 % de moins que les hommes et sont pourtant, en proportion, toujours moins augmentées que les hommes, révèle le bilan. Quant au salaire médian pour tous les cadres, il s’élève à 51 000 euros brut annuels, contre 50 000 en 2019 et 2020. Le taux d’emploi des jeunes diplômés se rapproche aussi de son niveau d’avant-crise : 82 % des bac + 5 de la promotion 2020 sont en emploi douze mois après leur sortie d’études, contre 69 % pour les diplômés en 2019.
Cette embellie est due aux difficultés de recrutement de cadres rencontrées par beaucoup d’entreprises, qui rechignent donc moins à se tourner vers des profils peu expérimentés, mais surtout à l’explosion de l’apprentissage : les jeunes qui ont suivi un cursus en alternance ont un taux d’emploi à six mois de 80 % (contre 64 % pour les autres diplômés). A douze mois, ils sont près de neuf sur dix à être en emploi, dont les trois quarts en CDI.
Le salaire à l’embauche de ces jeunes cadres apparaît toutefois comme un point noir : le salaire médian brut des bac + 5 est de 30 000 euros brut douze mois après l’obtention du diplôme, ce qui représente une chute de 6 % en deux ans. L’association s’inquiète aussi de la crise de sens que rencontrent les jeunes cadres : 20 % d’entre eux voient en leur emploi un « job alimentaire », et un tiers estiment que leur travail n’est pas en phase avec leurs aspirations.
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