L’économie circulaire, la deuxième vie fragile de l’usine Renault de Flins

L’économie circulaire, la deuxième vie fragile de l’usine Renault de Flins

Des étudiants s’initient à l’économie circulaire sur le site de l’usine Renault de Flins (Yvelines), le 19 octobre 2023.

Ils ont été jusqu’à 27 000 à y travailler. Dans les années 1990, l’usine Renault de Flins, dans les Yvelines, 232 hectares, produisait plus de 2 000 voitures par jour. Aujourd’hui, il n’en sort plus qu’une quarantaine de Zoe électriques. La chaîne s’arrêtera complètement à la fin de mars. Lisianne Guilloteau, qui la dirige, n’est pas inquiète : elle a déjà commencé son nouveau job, en tuilage avec l’ancien. Elle supervise un atelier qui remet en état des véhicules d’occasion envoyés par les concessionnaires du réseau Renault ou Dacia. Ils sont ensuite revendus sous l’étiquette Renew, la marque de seconde main du groupe. Là, il reste du volume. « Nous traitons 45 000 véhicules à l’année », explique l’ingénieure.

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A Flins, on répare aussi les voitures très accidentées, toutes marques confondues, les robots usés, et l’on reconditionne les moteurs comme leurs pièces. Au total, 1 500 personnes travaillent dans ces activités. L’effectif pourrait monter à 2 000 en 2025, à 3 000 en 2030, précise Stéphane Radut, responsable du site, rebaptisé Renew Factory, ou Refactory, dans la novlangue de l’entreprise. Un langage de start-up qui veut convaincre que, malgré le sentiment de vide, l’usine de Flins n’est pas l’ombre d’elle-même.

Le directeur général de Renault, Luca de Meo, assure y croire. Il a regroupé toutes les activités liées à l’économie circulaire dans une filiale : The Future is Neutral. En français, on dirait : « L’avenir est neutre en carbone. » « “Neutral” est une anagramme de Renault », souligne son directeur général, Jean-Philippe Bahuaud. Le capital a vocation à être ouvert à des partenaires. Et la réglementation renforce sa légitimité : depuis le 1er janvier, la loi antigaspillage pour une économie circulaire rend les constructeurs responsables de la fin de vie des véhicules qu’ils mettent sur le marché. Ils doivent en assurer la reprise sans frais sur tout le territoire et la valorisation.

Chômage partiel

D’ailleurs, Carlos Tavares, directeur général de Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, mais aussi Jeep et Chrysler), s’y met aussi. Le 23 novembre 2023, à Mirafiori, au sud de Turin, depuis l’usine historique de Fiat qui assemble les Fiat 500 électriques, il a annoncé un projet similaire. Presque un copier-coller. Ici, le centre consacré à l’économie circulaire s’appelle Sustainera – à chacun sa novlangue. Stellantis a investi 40 millions d’euros pour préparer un espace de 73 000 mètres carrés, où 550 personnes travailleront, d’ici à 2025. Il y en a 170 aujourd’hui.

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LJD

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