Le Territoire de Belfort mise sur l’hydrogène pour conserver son industrie

Le Territoire de Belfort mise sur l’hydrogène pour conserver son industrie

Au siège de la PME McPhy, spécialisée dans les équipements de production et de distribution d’hydrogène propre, à La Motte-Fanjas (Drôme), le 6 novembre 2015.

Le vent de l’industrie tourne dans le Territoire de Belfort. Alors que les deux grands donneurs d’ordres historiques – Alstom et General Electric (GE) – sont affaiblis par des plans sociaux à répétition, les collectivités territoriales œuvrent tambour battant à la diversification de son économie. Deux axes sont privilégiés : la logistique, avec l’inauguration, fin 2021 sur l’Aéroparc de Fontaine, d’une plate-forme d’Amazon (310 emplois), et l’hydrogène, un gaz aujourd’hui paré de toutes les vertus pour décarboner l’industrie mondiale.

En la matière, le département va s’enrichir d’une nouvelle brique technologique avec l’implantation, d’ici à 2024 et sur la même zone industrielle, d’une méga-usine d’électrolyseurs (1,3 gigawatt par an). A la clé : 400 emplois directs. C’est la société drômoise McPhy, spécialisée dans les équipements de production et de distribution d’hydrogène propre, qui est à l’origine du projet. Sa concrétisation reste toutefois conditionnée à l’obtention, « bien engagée » selon le ministère de l’économie, d’un financement européen par le biais d’un Projet important d’intérêt européen commun, qui sera intégré au plan France Relance.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Plan hydrogène : « Une étape majeure est franchie »

Plusieurs atouts ont fait pencher la balance du côté du Territoire de Belfort, qui était en concurrence avec les Hauts-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes, à commencer par une solide culture industrielle et la montée en puissance d’un écosystème dévolu à l’hydrogène, avec plus de 150 millions d’euros d’investissements projetés dans le Grand Belfort (52 communes) et la présence alentour d’acteurs majeurs. Ainsi, l’équipementier Faurecia a localisé à Bavans (Doubs) son centre d’expertise mondial pour ce gaz et Gaussin Manugistique développe à Héricourt (Haute-Saône) une gamme de véhicules à hydrogène pour la logistique portuaire et aéroportuaire et les centres logistiques et industriels.

« Un gage de sérieux et de réactivité »

Situé au carrefour de la France, de l’Allemagne et de la Suisse, le territoire a su séduire également grâce à son vivier d’ingénieurs et son université de technologie, l’UTBM. Aiguillonnée par McPhy, celle-ci va d’ailleurs ouvrir, dès la rentrée 2021-2022, une nouvelle filière alliant l’énergie (l’hydrogène) et la mécanique. Fait rare et notable, toutes les collectivités, quelle que soit leur couleur politique, se sont alignées.

De la présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, au président LR du Grand Belfort, Damien Meslot, en passant par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire (LRM), tous ont parlé d’une seule voix à travers un guichet unique piloté de Belfort. « Un gage de sérieux et de réactivité, salue M. Meslot. Initialement, McPhy voulait un terrain de six hectares, puis en a demandé deux de plus. On lui a répondu positivement dans la journée. »

Il vous reste 33.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.