Le sort du PDG de Danone, Emmanuel Faber, en suspens avant un conseil d’administration

Le sort du PDG de Danone, Emmanuel Faber, en suspens avant un conseil d’administration

Des syndicats volant au secours d’un patron en train de supprimer près de 2 000 postes. Des actionnaires qui réclament davantage de croissance (et pas de réduire les coûts). La crise chez Danone, où le PDG, Emmanuel Faber, se retrouve sur la sellette, donne lieu, depuis quelques jours, à d’improbables prises de position, souvent à front renversé.

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Officiellement, le sujet de la gouvernance n’est pas inscrit à l’ordre du jour du conseil d’administration qui se tient jeudi 18 février : l’objectif est d’arrêter les comptes de l’exercice 2020. Mais la question de l’avenir de M. Faber est bien au cœur des discussions, qui se sont intensifiées en coulisses depuis que des actionnaires de Danone ont réclamé publiquement une dissociation des fonctions de président et de directeur général.

Le gestionnaire d’actifs américain Artisan Partners – qui affirme détenir plus de 3 % du capital de Danone –, ainsi que l’activiste londonien Bluebell Capital, militent ainsi pour que deux personnes différentes occupent le poste de président et de directeur général du groupe. Et tant qu’à faire, ils ne voient M. Faber dans aucun des deux rôles. Cette analyse est partagée par certains administrateurs du groupe, mais pas tous.

« “Kocherisation” de la situation »

Face à cette contestation, le PDG aurait souhaité aller au bout de son mandat, qui s’achève en 2022, avant de procéder à la dissociation demandée. Toutefois, cette solution d’attente paraît aujourd’hui intenable aux yeux des détracteurs de M. Faber. Pour deux raisons. D’abord, la performance financière de Danone est jugée insuffisante. A cet égard, les comptes de l’exercice 2020 seront examinés de près après leur publication, vendredi 19 février. Ensuite, la contre-offensive tous azimuts lancée ces derniers jours par les défenseurs de M. Faber a laissé des traces.

« On assiste à une kocherisationde la situation », lance un bon connaisseur de Danone, en référence à la défense désespérée d’Isabelle Kocher, l’ancienne directrice générale de l’énergéticien Engie, qui avait voulu politiser le non-renouvellement de son mandat, décidé en février 2020. Cette manœuvre pour sauver son poste l’avait coupée de ses derniers soutiens.

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A l’époque, un collectif d’intellectuels et de politiques avait publié une tribune dans Les Echos assurant que la dirigeante était « indispensable » à la transition écologique. De son côté, le camp de M. Faber souhaite installer le dirigeant comme le garant d’un capitalisme responsable chez Danone. Aidé par Mathias Vicherat, ancien directeur de cabinet de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo, devenu secrétaire général de Danone en 2019, le PDG a cherché des alliés dans le monde politique. Il a ainsi rencontré notamment Nicolas Sarkozy et François Hollande.

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LJD

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