Le smic augmentera de 15 euros à partir du 1ᵉʳ janvier 2024

Le smic augmentera de 15 euros à partir du 1ᵉʳ janvier 2024

Comme tous les ans, le smic sera revalorisé au 1er janvier pour tenir compte de l’inflation. Le salaire minimum de croissance passera donc de 1 383,08  euros en net mensuel (pour 35 heures de travail) à 1 398,69 euros, soit une augmentation de 15,61 euros (+ 1,13 %). Le montant brut du smic s’élèvera lui à 1 766,92 euros, comme le précise un décret paru le 20 décembre au Journal officiel. La question rituelle, en chaque fin d’année, est de savoir si l’exécutif choisira, comme il en a la possibilité, de donner un « coup de pouce » à cette revalorisation légale. Pour l’édition 2024, les augures ne semblent pas favorables, malgré l’impact du choc inflationniste sur les ménages les plus fragiles en 2022 et 2023.

Dans son rapport annuel publié le 28 novembre 2023, le groupe d’experts sur le smic, présidé par Gilbert Cette – nommé fin octobre à la tête du Conseil d’orientation des retraites –, « recommande de s’abstenir de tout coup de pouce sur le smic au 1er janvier 2024 ». En effet, selon le comité, « les seuls mécanismes de revalorisation automatique préservent le pouvoir d’achat du smic au regard de la hausse de l’indice des prix à la consommation ».
Le smic, seule rémunération légalement indexée sur l’inflation, a de fait été revalorisé à sept reprises entre le 1er janvier 2021 et le 1er mai 2023. Au total, il a augmenté de 13,5 % sur cette période.

Un coup de pouce, a expliqué M. Cette, « n’est pas efficace pour lutter contre la pauvreté ». Celle-ci est davantage due au « faible nombre d’heures travaillées et à la configuration familiale » des catégories les plus modestes de la population, estime le groupe d’experts. Près de six personnes au smic sur dix sont des femmes (57 %) et, selon la Dares, plus d’une femme sur quatre (26,7 %) était en 2022 employée à temps partiel.

Des rémunérations distancées

Les syndicats, eux, pointent plutôt le fort tassement des rémunérations autour du salaire minimum : au 1er janvier 2023, plus de 17 % des salariés français étaient rémunérés sur la base du smic, contre 14,5 % un an plus tôt. « 3,1 millions de salariés sont payés au smic, contre 2,5 millions l’année dernière », a ainsi déclaré Sophie Binet à l’AFP après la publication du rapport. Et la secrétaire générale de la CGT de plaider pour un smic à 2 000 euros brut.

L’exécutif laisse entendre qu’un coup de pouce risquerait d’accentuer encore le « rattrapage » dont sont victimes nombre de salariés qui étaient payés juste au-dessus du smic, et qui se retrouvent aujourd’hui au même niveau de rémunération que leurs collègues moins qualifiés, ou bénéficiant de moins d’ancienneté qu’eux. Autre conséquence, les rémunérations minimales fixées dans les conventions collectives de branche se trouvent de plus en plus distancées par le smic. Selon le ministère du travail, aujourd’hui 34 branches professionnelles (sur 170) affichent des salaires minimums en dessous du smic. Une partie d’entre elles seront reçues au ministère du travail début 2024 pour tenter de remédier à cette situation.

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LJD

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