Le gouvernement Castex affronte sa première mobilisation sociale

Le gouvernement Castex affronte sa première mobilisation sociale

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, écoute le premier ministre lors de sa visite dans une usine Bic, à Montévrain (Île-de-France), le 14 septembre.

C’est un drôle de cadeau de bienvenue que Philippe Martinez a offert, le 11 juillet, à Jean Castex. A peine le secrétaire général de la CGT avait-il quitté Matignon et le nouveau premier ministre, qu’un communiqué de la confédération de Montreuil (Seine-Saint-Denis) appelait à une « puissante journée nationale d’actions », le jeudi 17 septembre.

Annoncée il y a un peu plus de deux mois, cette offrande devient aujourd’hui réalité, avec des grèves, des rassemblements et des manifestations dans plusieurs dizaines de villes. A Paris, le cortège doit partir, jeudi en début d’après-midi, de la place de la République pour se diriger vers celle de la Nation.

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Les mots d’ordre brassent large : emploi, salaire, retraites, services publics… Si Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse ont rejoint le mouvement, ce n’est pas le cas de Force ouvrière (FO), pourtant membre de l’intersyndicale formée au moment de la bataille contre la réforme des retraites. « On pensait que les conditions n’étaient pas réunies pour que ça débouche sur un résultat efficace », explique-t-on à la confédération de l’avenue du Maine, à Paris, où l’on considère que « les périodes de crise sociale ne sont pas les plus favorables aux grandes mobilisations ».

Ce premier rendez-vous social de la rentrée intervient dans un contexte qui peut, à la fois, desservir la CGT mais aussi lui apporter des munitions. Côté pile : la reprise de l’épidémie est de nature à saper l’envie de battre le pavé. Côté face : la déconfiture de nombreuses entreprises engendre des troubles sur lesquels la CGT espère capitaliser.

« Sur les lieux de travail, il y a un fort mécontentement »

Un peu partout en France, plus ou moins à bas bruit, les plans de licenciements succèdent aux suppressions de postes, dans des PME ou de grandes entreprises comme Auchan, Airbus, Renault. Dernier exemple en date : l’annonce, mercredi, de la fermeture de l’usine Bridgestone, à Béthune (Pas-de-Calais), qui emploie 863 personnes dans la fabrication de pneumatiques pour voitures.

« Sur les lieux de travail, il y a un fort mécontentement, assure Céline Verzeletti, membre du bureau confédéral de la CGT. Il ne faut pas que chacun se retrouve à essayer de faire face dans son coin, il faut se mobiliser ensemble. » Il y a « une colère sociale », assure Eric Beynel, porte-parole de Solidaires. « La manière dont le Ségur a été conclu est loin d’avoir répondu aux enjeux sur la santé. Les premiers de corvée, eux, n’ont toujours rien vu venir sur leur bulletin de salaire et dans l’éducation nationale, la situation va rapidement devenir ingérable », juge-t-il.

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LJD

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