Le géant du lait Lactalis annonce un plan social touchant ses éleveurs français
La décision de Lactalis a fait l’effet d’une douche froide sur le secteur de l’élevage laitier français. Le numéro un mondial des produits laitiers, connu pour ses marques Président, Lactel ou Galbani, a annoncé, mercredi 25 septembre, son projet de réduire de 450 millions de litres sa collecte en France d’ici à 2030. Soit près de 9 % de ses volumes totaux annuels, estimés à 5,1 milliards de litres.
Le géant industriel mayennais, dirigé par Emmanuel Besnier, dont le chiffre d’affaires a frôlé les 30 milliards d’euros en 2023, ne communique pas le nombre d’éleveurs concernés par ce véritable plan social. Toutefois, en partant du postulat qu’une exploitation laitière produit en moyenne 500 000 litres par an, on peut estimer l’impact à environ neuf cents producteurs.
Le couperet tombe d’abord sur une coopérative de collecte baptisée « Unicoolait », dont le siège est situé à Sarrebourg, en Moselle, et qui regroupe des producteurs répartis entre la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et l’Alsace. En 2023, Elle a livré 157 millions de litres de lait à Lactalis. Pourtant, Jean-Luc Jacobi, président d’Unicoolait, déclarait, en avril, lors de l’assemblée générale, selon des propos cités par Le Républicain lorrain qu’être « associé au numéro un mondial [des produits laitiers] est une force et une sécurité », une « assurance de stabilité ». Las. Le contrat qui liait la coopérative à son seul client, Lactalis, jusqu’en 2030, ne sera pas reconduit.
Une autre réduction de collecte à venir
Le géant laitier évoque, dans le communiqué, une autre réduction de collecte équivalente, soit 160 millions de litres, entre les « zones est et sud des Pays de la Loire », à horizon plus rapide, c’est-à-dire dès 2026. Certains s’interrogent sur l’avenir du site de Lactalis à Xertigny, dans les Vosges, qui a arrêté au fil des restructurations sa production de fromage et gardait une activité de collecte et de stockage de lait.
Enfin, l’industriel envisage une autre étape de réduction de 130 millions de litres, sans plus de précision. « L’adaptation de nos volumes de collecte permettra de mieux valoriser le lait de nos producteurs, en cohérence avec la récente évolution de notre formule de prix du lait. Nous veillerons à identifier des solutions pour chacun des producteurs », déclare Serge Moly, directeur de l’approvisionnement lait du groupe, cité dans le communiqué. L’entreprise de Laval affirme vouloir se « recentrer sur les produits de grande consommation français mieux valorisés, car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux », ce qui « implique de réduire la part du lait qui est collecté pour être transformé en ingrédients industriels destinés aux marchés internationaux ».
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