Le burn-out se conjugue au féminin

Le burn-out se conjugue au féminin

Carnet de bureau. Le 20 janvier, rebaptisé « Blue Monday » depuis une vingtaine d’années, est censé être le jour le plus déprimant de l’année. Malheureusement, les déterminants de la santé mentale au travail ne se réduisent pas à cette journée. La moitié des Français serait en détresse psychologique, un salarié sur quatre rencontrerait un problème d’épuisement professionnel, dit burn-out.

La valse des chiffres sur la santé mentale au travail continue d’année en année, au fil des études. Qu’ils proviennent des baromètres de l’absentéisme réalisés par les mutualistes, des bulletins de Santé publique France ou des enquêtes de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), ils peuvent être très différents sur la même période et la même population, car ils ne mesurent pas la même chose. Stress, anxiété, tendance dépressive ? Le dernier Baromètre santé mentale du cabinet de conseil en ressources humaines Qualisocial, à paraître jeudi 23 janvier, affiche 25 % des 3 000 salariés interrogés du 3 au 9 décembre 2024 qui se déclarent en mauvaise santé mentale.

Mais un constat est commun à toutes ces études : « La dégradation progressive de la santé mentale au travail continue avec une prévalence des troubles plus forte chez les femmes que chez les hommes, dans un rapport d’un pour deux », indique Jean-Christophe Villette, administrateur de la FIRPS et psychologue du travail et des organisations au cabinet Ekilibre Conseil.

Les femmes cadres sont particulièrement concernées. Dans une étude de longue observation de 2013 à 2019, Santé publique France a mesuré que « le risque de signalement d’une souffrance psychique en lien avec le travail augmentait avec la catégorie socioprofessionnelle et atteignait un maximum chez les femmes cadres ».

Les femmes surreprésentées

Pourquoi ? D’abord parce qu’elles sont cadres. L’épuisement professionnel peut être en lien avec les spécificités de l’identité des cadres, explique l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) dans sa dernière étude sur le burn-out publiée en décembre 2024 : le fort investissement lié à la fonction menace l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, et les cadres peuvent avoir des difficultés à demander de l’aide.

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LJD

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