L’avenir incertain de l’emploi pour les personnes en situation de handicap

L’avenir incertain de l’emploi pour les personnes en situation de handicap

Carnet de bureau. « Recruter des personnes considérées comme vulnérables va être encore plus compliqué », alerte Arnaud de Broca. Le président de Collectif handicaps s’est inquiété de l’impact évident de la crise sanitaire sur l’accès ou le maintien en emploi des personnes en situation de handicap, à l’occasion de la présentation, le 23 septembre, d’une grande consultation IFOP-Agefiph sur la façon dont ils ont traversé la période Covid. Plus de 3 000 handicapés ont été interrogés du 11 au 18 septembre sur leur bilan en cette rentrée.

« L’impact du télétravail a été particulier sur la population handicapée. Cette enquête est globalement préoccupante mais réaliste, car elle traduit bien les retours que nous avons en tant qu’associations », a-t-il commenté. Les salariés témoignent d’une dégradation de leur état de santé physique (pour 37 % d’entre eux) et mentale (32 %) ; plus de deux actifs sur trois y voient un impact négatif sur leur vie professionnelle ; 45 % des télétravailleurs ont été davantage isolés.

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« Quand la taille des entreprises augmente, le sentiment de moindre accompagnement apparaît plus fort », précise Didier Eyssartier, le directeur général de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Quant aux handicapés au chômage, 71 % sont pessimistes voire très pessimistes sur leurs chances de retrouver un emploi dans les trois prochains mois.

Rétropédaler sur le « décret Covid »

« On a bien conscience qu’il y a eu une fragilisation des parcours », a commenté Sophie Cluzel. Pour la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, « l’enjeu majeur est d’informer les employeurs sur tout ce qui est mis à leur disposition ». Au premier rang des dispositifs, la prime de 4 000 euros maximum annoncée fin août dans le cadre du plan de relance et accordée depuis le 1er septembre, et jusqu’au 28 février 2021, pour l’embauche d’une personne reconnue handicapée, sans limite d’âge. « 85 millions ont été fléchés sur cette mesure », insiste Mme Cluzel, qui appelle tous les employeurs à « ne pas baisser les bras maintenant ».

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Faire feu de tout bois, c’est le mot d’ordre lancé par la secrétaire d’Etat. Le « bois » en question étant les moyens existants avant le Covid – apprentissage, dispositif d’emploi accompagné, CDD tremplin – mais qui n’avaient pas suffisamment fait leur preuve. Même si la courbe du chômage des handicapés s’était enfin inversée en 2019, le taux de chômage était toujours du double de celui de la population active totale, à 18 %.

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LJD

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