La transformation des métiers a érodé la confiance dans l’avenir professionnel des actifs

La transformation des métiers a érodé la confiance dans l’avenir professionnel des actifs

Début 2024, 67 % des actifs se disent « assez » ou « très confiants » dans leur avenir professionnel, contre 75 % en 2020, indique le cinquième Baromètre annuel de la formation et de l’emploi de Centre Inffo (association de service public sous tutelle du ministère du travail), publié jeudi 28 mars et réalisé en partenariat avec l’institut d’études CSA, auprès de 1 618 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population active.

« L’actualité plus sombre – la guerre en Ukraine et au Proche-Orient, la situation économique qui se dégrade – pèse probablement sur le moral des Français », commentent Pascale Romenteau et Julie Gaillot, respectivement directrice générale de Centre Inffo et directrice du pôle Society de CSA. Mais leur actualité quotidienne, c’est la transformation des métiers : 42 % considèrent que leur métier évolue très vite (44 %, lentement et 14 % jugent que rien ne change).

En réaction, ils se reconvertissent ou envisagent de changer d’emploi. Mais le sondage ne dit pas s’ils bougent parce que tout bouge autour d’eux ou parce qu’ils vivent mal les transformations de leur poste actuel.

La formation, une nécessité

Sur le total des personnes interrogées, 21 % des actifs préparent une reconversion professionnelle. Ce chiffre est demeuré stable depuis 2021. Les reconversions à la sortie du Covid-19 n’ont pas augmenté, quand bien même l’engouement médiatique pour ce phénomène a pu laisser penser le contraire.

L’aspiration à de nouveaux horizons professionnels se développe, mais il se reflète dans des changements d’entreprise plus que de métier : 53 % des actifs y songent, dont 37 % dans les deux ans à venir, contre respectivement 49 % et 33 % depuis 2021. Ce qui pourrait interpeller les DRH engagés dans la guerre des talents.

La formation apparaît dès lors comme une nécessité pour 83 % à 90 % des actifs interrogés, notamment les seniors et « bac + 5 », dans le contexte de mutations du monde du travail pour préserver leur employabilité… Toutefois, 63 % des actifs considèrent la formation comme contraignante dans leur emploi du temps surchargé. Et 32 % jugent, quant à eux, qu’elle est inutile, car trop rarement mise en pratique.

Qui sont ces sceptiques ? « Des actifs plutôt jeunes et/ou peu diplômés. Etant moins bien informés, ils sont moins demandeurs de formation, alors même que ces profils en ont le plus besoin », estiment Pascale Romenteau et Julie Gaillot.

Aspiration à l’autonomie

Si 52 % des sondés se sentent bien informés sur la formation continue, 48 % pensent l’inverse, et ce clivage recoupe le niveau d’éducation et d’insertion professionnelle : ainsi, 55 % des CSP+, qui sont généralement les plus diplômés, se sentent bien informés, mais seulement 37 % des chômeurs.

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LJD

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