La SNCF face à des tensions sur les effectifs et les salaires

La SNCF face à des tensions sur les effectifs et les salaires

Dans la gare Montparnasse, à Paris, le 2 décembre 2022.

Alors que la grève des conducteurs de train en Allemagne paralyse le trafic ferroviaire outre-Rhin pour trois jours, du 10 au 13 janvier, les syndicats de la SNCF se sont réunis mercredi 10 janvier. Les quatre organisations s’étaient promis de se retrouver pour évoquer la suite à donner aux négociations annuelles obligatoires sur les salaires de novembre 2023. Elles ont débouché sur une hausse moyenne de rémunération de 4,6 % pour l’année 2024. Insuffisant pour la CGT et SUD-Rail, qui n’ont pas signé l’accord. Acceptable pour l’UNSA et la CFDT, qui l’ont paraphé, mais attendent maintenant des avances de la direction sur la refonte de la grille salariale, l’amélioration des conditions de travail et d’exercice des métiers ou l’aménagement des fins de carrière.

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A l’issue de cette réunion « posée, intéressante sur le fond », selon Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, aucune action commune sur le pouvoir d’achat n’a finalement été décidée. Pas même sur un courrier au PDG, Jean-Pierre Farandou. Entre la CGT et SUD-Rail, qui demandent une augmentation générale, l’UNSA, qui veut travailler sur les conditions de travail et la formation des cadres, ou la CFDT, qui défend la négociation d’un accord d’entreprise sur le partage de la valeur, il n’y a pour l’instant pas de convergence de méthode.

Chacun va toutefois faire entendre ses revendications. Pour Thomas Cavel, la hausse de fréquentation des trains, avec des billets partis au prix fort à Noël, sans grève, et les bons résultats du groupe SNCF qui s’ensuivent doivent davantage profiter aux salariés. Ceux-ci ont touché en décembre 2023 une prime de partage de la valeur, nouvelle forme de la « prime Macron », de 400 euros.

Négociations des primes pour les Jeux olympiques

Il n’y a pas non plus pour l’instant de revendication commune sur les négociations des primes pour les Jeux olympiques et paralympiques. Les discussions se poursuivent. La direction a déjà mis sur la table une proposition d’indemnisation de 50 euros par jour, plus élevée que ce que propose la RATP (15 euros), des moyens supplémentaires pour l’aide à la garde d’enfants, les vacances en colonie et des facilités pour placer des congés sur un compte épargne-temps ou se faire rémunérer des jours épargnés.

Les cheminots qui déplacent leurs congés pourront bénéficier de primes comprises entre 300 et 500 euros. Mais la direction a choisi de laisser à chaque établissement le soin de négocier avec ses organisations syndicales quels agents pourront bénéficier de ces avantages et à quelles conditions. Les discussions, suivies de près au niveau national, sont ainsi très décentralisées, limitant, pour l’instant, le risque d’un mouvement général.

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LJD

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