La semaine de quatre jours fait son chemin en France, entre bien-être des salariés et attractivité des entreprises

La semaine de quatre jours fait son chemin en France, entre bien-être des salariés et attractivité des entreprises

A l’entrée de l’atelier de l’entreprise Matérial, à Saint-Viâtre (Loir-et-Cher), le 15 mai 2023.

Et si l’on ne travaillait plus que quatre jours par semaine ? Après le télétravail, qui s’est largement développé depuis la pandémie de Covid-19, l’idée de réduire, non pas le temps de travail, mais le nombre de jours sur lesquels il est effectué fait école partout en Europe. Au Royaume-Uni, en Espagne ou en Belgique, de nombreuses initiatives ont été lancées pour tester cette organisation.

En France, quelques entreprises pionnières permettent à leurs salariés d’effectuer leurs trente-cinq heures en quatre jours.

Selon le ministère du travail, environ 10 000 salariés sont concernés. Le secteur public n’est pas à l’écart du mouvement : en Picardie, les agents d’une caisse de l’Urssaf se sont vu proposer cette possibilité, en mars. Une expérimentation annoncée par Gabriel Attal dans le quotidien L’Opinion, le 1er février. « Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment », soulignait le ministre délégué chargé des comptes publics, alors que le gouvernement faisait face à une importante mobilisation sociale contre la réforme des retraites et le report de l’âge légal de départ à 64 ans.

Le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, Nicolas Schmit, a, pour sa part, appelé, dans un entretien à l’agence portugaise Lusa publié le 25 mai, les entreprises à déployer la mesure pour être plus attractives sur le marché du travail, arguant que « les nouvelles générations ont une certaine vision de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle ». Message entendu, en tout cas à Lyon, où les 9 600 salariés de la ville basculeront, eux, au 1er septembre. Avec quelles conséquences ?

Des salariés plus heureux… en général

A l’heure où la qualité de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux sont l’alpha et l’oméga du bon manageur, faire accomplir en quatre jours les tâches autrefois réparties sur cinq jours peut paraître au mieux absurde, au pire totalement délétère. Pourtant, les retours d’expérience – à prendre toutefois avec réserve, puisqu’elles proviennent d’entreprises volontaires, voire volontaristes – vont plutôt dans le sens d’un mieux-être pour les salariés.

Elmy, une petite entreprise lyonnaise spécialisée dans la gestion de l’énergie, a expérimenté la semaine de quatre jours pendant six mois, les cadres accomplissant trente-cinq heures, et les employés trente-deux heures. Evidemment, le travail s’est intensifié : les temps de pause quotidienne sont passés de près de quarante minutes à trente-quatre, et la pause déjeuner a été raccourcie d’une demi-heure, à une heure dix.

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LJD

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