La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovation
RécitLe grand magasin de la rue de Rivoli à Paris, propriété de LVMH, commence une nouvelle vie ce mercredi 23 juin. Avec 20 000 m2 de surface de vente consacrée à la mode et aux cosmétiques, il vise en particulier les touristes asiatiques… qui ne seront pas de retour en France avant fin 2022.
Tout est prêt, depuis des mois. Une petite musique résonne dans les 20 000 mètres carrés de la Samaritaine. Les feuilles d’or du grand escalier et de ses balustrades scintillent. Les vendeurs s’agitent derrière les comptoirs. Et les grooms battent le pavé devant les portes du grand magasin parisien situé sur les quais de Seine dans le 1er arrondissement de Paris. « Mais l’ouverture, c’est le mercredi 23 juin », précise l’un d’entre eux à une Parisienne qui, début juin, tentait d’y entrer.
A en croire les dirigeants de LVMH, maison mère de la Samaritaine, les Parisiens attendent de pied ferme l’inauguration de ce nouveau paquebot, que le président de la République Emmanuel Macron a pu découvrir lundi 21 juin guidé par Bernard Arnault, PDG du géant du luxe. « Un projet invraisemblable par sa durée et l’ampleur de sa rénovation », souligne Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH et PDG de la Samaritaine. Le groupe, qui, en 2001, a mis la main sur cette figure du commerce parisien pour 240 millions d’euros, a ferraillé pendant seize ans pour y détruire et reconstruire une nouvelle surface de vente et de bureaux, rue de Rivoli, créer un hôtel, côté Seine, et, à la demande de la Ville de Paris, des logements sociaux et une crèche.
« Ce fut un peu long »
En dépit de recours, le permis de construire du projet dessiné par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, fondateurs de l’agence Sanaa, lauréats du prix Pritzker en 2010, a été délivré en 2015. Six ans de travaux ont suivi. L’enseigne devait ouvrir initialement en avril 2020. Les mesures de confinement pour lutter contre la pandémie, puis la crise du tourisme, en ont décidé autrement. Sans attendre cette sortie de crise, le groupe aux 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires a décidé d’ouvrir ses portes en cette fin juin. Enfin. « Ce fut un peu long », soupire M. Guiony. Et ce fut cher, aussi. LVMH y aura englouti près de 700 millions d’euros.
La Samaritaine de 2021 ne ressemble en rien au bazar joyeux d’antan, héritage du magasin créé, en 1870, par Ernest Cognacq et sa femme, Marie-Louise Jaÿ, que, au prix d’un plan social, LVMH a fermé en urgence pour des raisons de sécurité en 2005. Point de linge de maison. Ni de bricolage. Ni de jeux et de jouets. Adossé à un palace, le Cheval Blanc, de 72 chambres, cet établissement ne vend aujourd’hui que de la mode et des cosmétiques.
Comme ses confrères du boulevard Hausmann, les Galeries Lafayette et le Printemps, qui réalisent près de 50 % de leurs ventes avec la clientèle étrangère, la Samaritaine se prépare à tourner à vide, pendant des mois
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