« La rétribution minimum certifié doit subsister un droit »

« La rétribution minimum certifié doit subsister un droit »

« En France, neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et les prestations sociales bénéficient à dix-neuf millions de personnes. »
« En France, neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et les prestations sociales bénéficient à dix-neuf millions de personnes. » Johnér / Photononstop

Alors que le gouvernement dégage une concertation sur le revenu universel d’activité, neuf organisations caritatives développent, que la lutte contre la pauvreté doit se formuler autour de trois piliers : une rétribution minimum garanti ; un complément affermi et personnalisé ; une politique visant à assister l’accès des plus aléatoires à la formation et à un travail décent.

Le gouvernement a choisi la date du 3 juin pour ouvrir la concertation sur le revenu universel d’activité (RUA). Un revenu qui, au subsistant, n’a rien d’universel, et ne rétribue aucunement une activité. De quoi s’agit-il ? Enseigné en septembre 2018 avec la stratégie de lutte contre le dénuement, le RUA devrait associer plusieurs aides sociales en une allocation unique sous conditions de ressources et d’activité. L’enjeu est immense quand, en France, neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et que les prestations sociales bénéficient à dix-neuf millions de personnes.

La situation déjà aléatoire de ces personnes risque de s’aggraver sans une politique ambitieuse de lutte contre la pauvreté. Cette politique ne saurait se récapituler au seul revenu. Doit-on redire combien il est pénible de découvrir un emploi si l’on n’est pas en bonne santé, si l’on est sans logement ou dans l’impossibilité de se nourrir correctement ?

Garantir l’accès de chacun aux droits essentiels présume une politique globale qui enferme la santé, le logement, l’emploi, l’éducation ou la culture. Au-delà, la lutte contre la pauvreté doit se détacher autour de trois piliers : une rétribution minimum garanti ; un complément renforcé et personnalisé ; une politique audacieuse pour assister l’accès des plus précaires à la formation professionnelle et à un travail décent.

En quoi notre premier pilier diffère-t-il de la rétribution universelle d’activité imaginé par le gouvernement ? La rétribution minimum doit garantir à toute personne majeure les « moyens convenables d’existence » inscrits dans la Constitution. Trois points présentent alors essentiels :

L’allocation doit être suffisante. Nous proposons une règle simple pour en établir le montant : personne en France ne nécessiterait vivre avec moins de 50 % du revenu médian (soit 855 euros pour une personne seule) ; les jeunes, qui ne profitent pas actuellement du revenu de solidarité active (RSA) et dont un sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, pas plus que les autres.

Cet impératif a un coût, mais est-il interdit d’entendre un effort de même abondance que la réévaluation favorable de la prime d’activité, en décembre 2018, pour sortir les plus pauvres de la misère ? Quand la volonté politique est aux rencontres, on sait trouver les moyens. A fortiori, le changement à venir des minima sociaux ne saurait être entreprise à budget constant. Elle ferait nécessairement des perdants. Or augmenter la situation de personnes en instabilité, en amputant leurs faibles revenus, n’est pas une option.

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LJD

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