« La planification écologique doit se mettre au service d’une dynamique transgénérationnelle et de la jeunesse »

« La planification écologique doit se mettre au service d’une dynamique transgénérationnelle et de la jeunesse »

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, la planification écologique s’est imposée comme la réponse de l’action publique aux risques économiques et écologiques. Tant mieux. Nous pensons que l’orientation, au sens d’information sur les métiers et les activités et de définition de trajectoire, s’en trouvera révolutionnée.

L’orientation agrège trois processus et tend à les confondre : l’élaboration personnelle d’un projet de vie ; la cohérence entre formations, diplômes, compétences et réalité de l’emploi ; et le récit collectif d’une société qui décrit ses évolutions par la nature et le sens des activités de travail.

La planification écologique ne saurait se limiter à un exercice technocratique. Elle doit se mettre au service d’une dynamique transgénérationnelle au centre de laquelle se trouve la jeunesse, d’autant plus porteuse d’exigence, ingrédient indispensable pour une vraie politique transformatrice, qu’elle est bénéficiaire à long terme de cette planification.

Un beau symbole d’une planification écologique qui, en matière de formation, ne se limite pas à un verdissement serait une orientation réenchantée grâce aux engagements écologiques des générations les plus concernées. La planification écologique a des retentissements sur l’orientation scolaire et universitaire. Réciproquement, la planification écologique est dépendante de la réinvention de l’orientation.

Engagements personnels et vie active

Chaque projet de vie est une rencontre toujours renouvelée d’une sensibilité toute personnelle avec un état du monde, et ce projet se dessine désormais en fonction de la réalité écologique. Certains des lycéens qui ont connu les grèves pour le climat de 2019 achèvent leurs études.

Tout récemment, des milliers de personnes ont regardé, saisis, des diplômés d’AgroParisTech affirmant leur refus de travailler dans l’industrie agroalimentaire et de contribuer à des technologies et modèles d’entreprise qui impliquent des atteintes écologiques et des manquements éthiques. Il n’y a plus moyen de faire semblant et de séparer engagements personnels et vie active. L’orientation elle-même doit se redéfinir en fonction de ces nouveaux impératifs. La planification écologique peut donner l’impulsion.

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Les attentions à la valeur des métiers, à la sincérité de la convivialité du travail et à l’impact sociétal de l’activité deviennent des critères dominants pour les choix professionnels. Les mois de confinement ont donné à chacun un espace de réflexion inédit. Ainsi, 30 % des jeunes disent avoir changé leur projet professionnel en raison de la crise sanitaire (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, mai 2022).

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LJD

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