La justice liquide le quotidien « Paris-Normandie », l’activité prolongée de trois mois

La justice liquide le quotidien « Paris-Normandie », l’activité prolongée de trois mois

La « une » de « Paris-Normandie », le 21 avril.
La « une » de « Paris-Normandie », le 21 avril. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

C’était une décision attendue, après la demande en ce sens faite la semaine dernière par la direction du journal normand. Le tribunal de commerce de Rouen a prononcé, mardi 21 avril, la liquidation du quotidien Paris-Normandie avec prolongation d’activité de trois mois, a annoncé son propriétaire, l’homme d’affaires et candidat (La République en marche, LRM) aux élections municipales à Rouen Jean-Louis Louvel – il est arrivé troisième à l’issue du premier tour le 15 mars.

Le quotidien, endetté depuis plusieurs années, emploie 216 salariés, selon leur avocate Jessy Levy. A en croire la direction, la crise sanitaire du coronavirus a interrompu « le lent redressement » du journal. Elle avait annoncé, jeudi, demander une liquidation avec prolongation d’activité de la SNIC, société éditrice du journal, qui affiche 7 millions d’euros de dette (contre 10 millions en 2017). « Cette situation est la conséquence directe de l’impact du Covid-19 sur le chiffre d’affaires de notre entreprise », avait-elle alors justifié. Le journal fondé en 1944 affiche une chute de 90 % des recettes publicitaires.

Plusieurs repreneurs espérés

Les salariés, qui ont connu trois procédures judiciaires depuis 2012, sont bien sûr « inquiets », selon le Syndicat national des journalistes (SNJ). « On suppose qu’il y aura plusieurs repreneurs parce que la fameuse dette sera annulée », si la liquidation est prononcée avec prolongation d’activité, a avancé Anne Bouchet, déléguée SNJ du journal. Reste à savoir si ces offres seront « sérieuses » et si des salariés resteront « sur le carreau ».

Jean-Louis Louvel a assuré devant le tribunal avoir déjà eu des contacts avec des repreneurs, a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse. « Je ne doute pas que plusieurs offres seront transmises », a-t-il dit. Lundi, le candidat malheureux à la reprise du journal en 2017, le groupe belge Rossel (La Voix du Nord), n’a pas souhaité dire s’il ferait à nouveau une offre.

Le 15 avril, le tribunal avait prononcé la liquidation avec poursuite d’activité pour la RNP, la régie publicitaire du titre, qui emploie vingt-cinq personnes.

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Implanté uniquement sur le territoire de l’ancienne région de Haute-Normandie, dont il est l’unique quotidien local, Paris-Normandie compte 22 500 abonnés papier et 1 500 abonnés Web, selon la direction. En 2019, le journal diffusait à environ 41 280 exemplaires, soit 6,9 % de moins qu’en 2018, selon l’ACPM, organisme de certification de l’audience de la presse, une baisse supérieure à la moyenne observée pour la presse régionale dans son ensemble.

Le Monde avec AFP

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