La Halle veut se délester de 150 à 200 magasins
Le temps de Vivarte est compté. Le groupe a annoncé mercredi 15 avril qu’il va demander l’ouverture d’une procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Paris pour son enseigne La Halle. La décision s’est imposée au président de Vivarte, Patrick Puy, compte tenu « du rythme de consommation de cash » au sein du groupe qui, outre La Halle, détient les chaînes Minelli et Caroll. Ces deux dernières enseignes ne sont pas concernées.
La Halle − concurrent de Kiabi et qui exploite 850 magasins d’habillement et de chaussures − a consommé l’essentiel des 100 millions d’euros de trésorerie, absorbés depuis fin août 2019, a assuré M. Puy, lors d’une conférence téléphonique avec la presse, mercredi 15 avril. La fermeture des magasins, mi-mars, à la suite de la mise en place des mesures de confinement, a accéléré cette dégradation. « Le Covid-19 nous a assassinés », avance M. Puy. Entre le 15 mars et le 11 mai (date théorique de réouverture des magasins d’habillement en France), le groupe pourrait avoir perdu 106 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Au risque de placer l’entreprise en cessation de paiements fin mai », explique M. Puy.
Pour l’éviter, Vivarte a donc recours à cette procédure de sauvegarde « qui permet de donner un cadre clair à la suspension des paiements », explique Noam Ankri, associé du cabinet d’avocats Ashurst, spécialiste de la restructuration des sociétés. L’enseigne peut ainsi éviter le paiement des loyers de ses magasins à ses bailleurs.
Une « telle panade »
Que deviendra le groupe ensuite ? Le dirigeant affirme déjà savoir quelles sont les autres mesures nécessaires pour la survie de Vivarte qui emploie 6 500 salariés et génère 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires. La Halle doit réduire son parc de magasins de 820 unités, pour n’en exploiter que 600 environ, estime le spécialiste de la restructuration d’entreprises qui dit « rêver de sauver 3 500 à 4 000 postes au sein de La Halle ». L’enseigne emploie aujourd’hui 5 500 personnes.
A en croire le dirigeant, 150 à 200 points de vente La Halle doivent être « cédés ou fermés ». Toutefois, une fermeture semble probable. Car « vendre des magasins relèvera de l’exploit », observe M. Puy, alors que le marché tricolore de la distribution d’habillement est à la peine depuis une douzaine d’années et que rares sont les investisseurs « à s’y intéresser ».
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