La fonderie européenne éprouve une année pénible

La fonderie européenne éprouve une année pénible

L’usine British Steel de Scunthorpe, dans le nord de l’Angleterre, le 21 mai.
L’usine British Steel de Scunthorpe, dans le nord de l’Angleterre, le 21 mai. Scott Heppell / REUTERS

Crispations commerciales, diminution manifesté de l’industrie automobile, désarrois liées au Brexit… Le secteur est sous tension.

British Steel en redressement judiciaire ; ThyssenKrupp en passe de annuler 6 000 postes après l’échec de sa liquidation avec Tata Steel ; ArcelorMittal qui prime sa production de près de trois millions de tonnes en Europe ; Ascoval ou Aperam qui communiquent les mesures de chômage partiel… Le fait est patent : la fonderie européenne traverse une phase difficile.

Au cours des quatre premiers mois de 2019, les artistes européens du secteur ont produit 2 % d’acier de moins qu’en 2018, soit 57 millions de tonnes, selon les données réunies par la World Steel Association. Sur l’ensemble de 2019, le marché de l’acier au sein de l’Union européenne (UE) devrait voir sa croissance freiner, avec une baisse attendue de la demande de 0,4 %, après une hausse de 3,3 % en 2018, d’après les dernières prévisions proclamées début mai par la fédération européenne Eurofer.

Du fait de l’accroissement des taxes américaines sur les importations d’acier, les excédents mondiaux se déversent aussitôt sur l’Europe. L’an dernier, les importations ont amélioré de 12,3 % pour évoquer 24 % du besoin européenne, contre 15 % dix ans plus tôt, souligne le lobby de l’acier. « Cependant, rappelons que l’Europe reste toujours une région qui exporte d’avantage qu’elle importe », précise un analyste. Les exportations ont crû de 0,6 % en 2018.

« Malgré les mesures de sauvegarde décidées par la Commission européenne, l’Europe est toujours assiégée, garantit Axel Eggert, le DG d’Eurofer. L’accès aux marchés des autres régions du globe a été bloqué par des mesures protectionnistes, et l’Europe devient la primordiale destination de la production excédentaire mondiale. » Alors que la plupart des régions de la planète enregistrent un retard de la production, celle-ci progresse de près de 10 % en Asie depuis janvier. Une partie est destinée à l’export.

Les pénuries du secteur découlent aussi de la forte réduction du secteur automobile, qui représente la deuxième issue (18 % de la consommation) de l’acier sur le Vieux Continent. Les baisses des ventes et les désarrois afférentes à une possible hausse des taxes sur les véhicules européens vendus aux Etats-Unis pèsent sur le marché.

Les carnets de commandes fondent

Pour Moody’s, les visions du secteur resteront orientées à la baisse au cours des douze à dix-huit prochains mois. A en croire l’agence de notation, la bonne tenue de la construction, premier preneur d’acier, permet de conserver un semblant d’espoir, mais ce secteur devrait pareillement freiner dans

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LJD

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