La bonne santé de l’emploi cadre ralentie par le conflit en Ukraine

La bonne santé de l’emploi cadre ralentie par le conflit en Ukraine

Gilles Gateau, directeur général de l’APEC.

Une dynamique qui se maintient, non loin du niveau d’avant-pandémie, mais qui fléchit depuis l’irruption de la guerre en Ukraine. L’Association pour l’emploi des cadres (APEC) a fait le bilan de ce début d’année, et publie son baromètre pour le deuxième trimestre, ce mercredi 27 avril, ainsi qu’une version révisée de ses prévisions de recrutement de cadres 2022.

Début avril, l’organisme avait annoncé le recrutement de 269 100 cadres en CDI ou en CDD d’un an et plus en France en 2021, soit 18 % de plus qu’en 2020 (228 700). « 2021 fut l’année du rebond pour l’emploi cadre, avec une forte dynamique dans beaucoup de secteurs, fonctions et territoires », rappelle le président de l’APEC, Gilles Gateau. Après sondage de son « panel », un échantillon représentatif composé de 8 000 entreprises, l’APEC prévoyait en janvier une accentuation de cette dynamique, avec 289 300 recrutements de cadres attendus sur 2022 (+ 8 % par rapport à 2021).

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Pourtant, « alors que l’année 2022 semblait prendre le même chemin, les impacts de la guerre en Ukraine viennent infléchir légèrement nos prévisions de recrutements de cadres », ajoute M. Gateau. En effet, après une analyse sectorielle réalisée en mars 2022, prenant en compte les premiers impacts de la guerre en Ukraine et la mise en forme de la dernière vague de son enquête trimestrielle (auprès de 1 000 entreprises et 2 000 cadres), l’organisme a revu légèrement ses chiffres à la baisse : 282 000 embauches sont attendues (seulement 5 % de plus qu’en 2021, et un niveau égal à 2019).

La confiance des entreprises affectée

Comme en 2021, des disparités persisteraient selon les filières : l’ingénierie-R & D, les services informatiques et le conseil, tous en progression par rapport à 2019, représenteraient à eux trois 45 % des recrutements de cadres en 2022, tandis que le secteur hôtellerie-restauration-loisirs (– 25 % par rapport à 2019), l’industrie automobile-aéronautique (– 21 %) ou la communication-médias (– 21 %) peineraient encore à relever la tête.

L’analyse effective des offres d’emploi cadre publiées sur apec.fr au premier trimestre 2022, bien plus nombreuses qu’en 2021 (+ 16 % par rapport au quatrième trimestre) révèle les mêmes tendances : malgré le variant Omicron et des difficultés de production et de recrutement – toujours plus fortes, ces dernières concernent 69 % des entreprises, et 87% d’entre elles pointent le manque de profils disponibles sur le marché –, les sociétés sondées ont été plus nombreuses à recruter des cadres, et le baromètre du deuxième trimestre marque un reflux, dû à la guerre. Les intentions de recrutement de cadres à trois mois sont en baisse côté PME (16 %, – 3 points) et côté grandes structures (58 %, – 9 points), mais elles ressortent toujours à des niveaux élevés.

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