Jean Castex annonce le prolongement des mesures d’activité partielle et une baisse des impôts de production

Jean Castex annonce le prolongement des mesures d’activité partielle et une baisse des impôts de production

Jean Castex dans le studio de France Inter, mercredi 26 août 2020.

Port du masque dans les salles de spectacle, plan d’aide à la culture, autorisations préfectorales, port du masque en entreprise… Dans un long entretien sur France Inter puis dans un discours donné à l’université d’été du Medef, le premier ministre, Jean Castex, a dévoilé des éléments du plan de relance et a annoncé quelques-unes des décisions prises la veille lors d’un conseil de défense.

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Au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand, le premier ministre a affirmé que la présentation du plan de relance de l’économie, dont le montant total s’élève à 100 milliards d’euros, dont 40 milliards venus de l’Union européenne, aura lieu jeudi 3 septembre.

  • 2 milliards d’euros pour la culture

Le secteur de la culture bénéficiera d’une « dotation exceptionnelle » de deux milliards d’euros dans le plan de relance de 100 milliards qui sera annoncé le 3 septembre, a précisé le premier ministre. « Le secteur culturel a beaucoup souffert de cette crise », et cette réponse est « inédite », a assuré le chef du gouvernement.

« Il faut y aller, au théâtre, au cinéma, il faut soutenir le secteur culturel », a lancé Jean Castex, annonçant également des compensations pour combler les recettes perdues du fait des contraintes sanitaires. « Ça veut dire que nous pensons d’abord que la culture est une activité économique, (…) et que s’il y a une spécificité française, c’est vraiment que vivre avec le virus, c’est aussi se cultiver avec le virus. »

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  • Port du masque « systématique » au théâtre et au cinéma

Jean Castex a annoncé une « inversion » de la logique pour les mesures barrières dans les espaces culturels : le masque sera désormais « systématique » au cinéma et dans les théâtres – même au cours de la séance ou de la représentation, semble-t-il – et ce à la place des mesures de distanciation sociale. Dans les zones où la circulation du virus est active, cependant, la distanciation sociale reste maintenue, en plus du port du masque. « Oui, je dis aux Françaises et aux Français, allez au cinéma, allez au théâtre, vous ne risquez rien », a lancé le premier ministre.

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La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a peu après repris ces annonces sur Twitter :

  • Fin des dérogations pour la jauge de 5 000 personnes en zone rouge

« Il ne sera plus possible à l’autorité préfectorale de déroger » à la jauge maximale de 5 000 personnes « dans les départements rouges, c’est-à-dire où il y a une forte circulation virale », a annoncé Jean Castex. Les préfets pourront également « carrément interdire » certains événements avec moins de 5 000 personnes. « Ce n’est pas parce qu’on ne peut plus déroger au-delà [de la jauge des 5 000 personnes] qu’on ne peut pas aussi [l’]abaisser », a justifié le premier ministre.

  • Appel à la « responsabilité » pour le port du masque, des assouplissements possibles en entreprise

Jean Castex a appelé les Français « à l’esprit de responsabilité » quant au port du masque, en contestant toute « défaillance de l’Etat » en ce qui concerne la décision de ne pas généraliser sa gratuité à l’école. « Je n’ai jamais cru que l’Etat pouvait tout faire, il a sa part de responsabilité (…), mais il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l’épidémie », a insisté M. Castex, tout en concédant que le port du masque pouvait parfois être « pénible ».

Interrogé sur le refus de généraliser sa gratuité pour les élèves, il a fait valoir qu’« aucun pays au monde » n’avait pris une telle mesure, en rappelant que les personnes fragiles, pour des raisons médicales ou financières, bénéficiaient déjà de la gratuité. « On [ne] va [pas] payer des masques à des familles qui n’en ont absolument pas besoin », a-t-il encore argué, alors que le masque devient obligatoire pour les collégiens et lycéens à partir de la rentrée, mardi 1er septembre.

Quelques heures plus tard, à l’université du Medef, le chef du gouvernement a annoncé que des assouplissements seraient possibles au sujet du port du masque en entreprise, obligatoire à partir du 1er septembre, et ce afin d’éviter « une mesure trop générale et trop impérieuse ». « Les règles seront clarifiées et complètes pour le 1er septembre », a-t-il assuré.

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  • « Au moins un quart » des 100 milliards d’euros du plan de relance bénéficiera aux PME et TPE

« Au moins un quart » des 100 milliards d’euros prévus pour relancer l’économie française dans le contexte de crise sanitaire bénéficiera aux PME et aux TPE, a annoncé le premier ministre, qui s’est exprimé en début d’après-midi lors de l’université d’été du Medef à l’hippodrome de Longchamp, dans l’ouest de Paris. Le plan de relance sera « équilibré entre les grandes et les petites entreprises », a promis le chef du gouvernement.

Dans le cadre de son plan de relance, le gouvernement va baisser dès le 1er janvier prochain les impôts de production, à hauteur de 10 milliards d’euros par an, a-t-il également déclaré, précisant que l’impôt sur les sociétés continuerait de baisser, comme s’y est engagé le chef de l’Etat, Emmanuel Macron.

  • Les mesures d’activité partielle prolongées

Les mesures d’activité partielle vont être étendues « au moins jusqu’au 1er novembre » dans les entreprises en difficulté, a par ailleurs annoncé le premier ministre : « L’activité partielle demeurera ouverte dans [les] conditions actuelles, au moins jusqu’au 1er novembre, et au-delà pendant deux ans, pour toutes les entreprises couvertes par un accord sur l’activité partielle de longue durée », a annoncé le premier ministre. « Quant aux secteurs parmi les plus touchés – la culture, le sport, le tourisme, l’événementiel –, ils conserveront jusqu’à la fin de l’année un accès à l’activité partielle, même sans accord », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le dispositif d’aides gouvernementales à l’embauche, décidé en juillet pour favoriser l’emploi des jeunes de moins de 26 ans, va être étendu aux chômeurs en situation de handicap, « sans limite d’âge », a annoncé mercredi le premier ministre, dont le gouvernement débloquera 100 millions d’euros à cet effet.

  • Des recrutements pour la justice

« Le service public de la justice dans ce pays fonctionne insuffisamment bien, parce que l’Etat, qu’aujourd’hui je représente, n’a pas fait son travail à son égard », a affirmé le chef du gouvernement. « Dès ma prise de fonction [début juillet], c’était autant symbolique qu’effectif, j’ai demandé au ministre chargé des comptes publics, Olivier Dussopt, de créer 250 emplois en plus en cours d’année 2020 » dans le domaine de la justice, a-t-il expliqué, précisant qu’il s’agissait de postes de greffiers et de magistrats.

« Dans la loi de finances 2021, qui sera soumise au Parlement [cet automne], nous allons créer 550 emplois en plus », a assuré M. Castex, soulignant que le budget du ministère de la justice serait augmenté.

  • Impôts, télétravail, StopCovid…

Impôts. Interrogé sur les conséquences du plan de relance pour les finances des Français, le premier ministre l’a assuré, « il n’y aura pas de hausse d’impôts. Ça, c’est clair ». Pour Jean Castex, « la stabilité des règles du jeu » est « un des outils de lutte contre la crise ».

Télétravail. Pour le premier ministre, c’est simple, « on repart au travail ». Mais cette reprise « ça peut être tout à fait du télétravail », assure-t-il. « Voilà un effet positif et structurel de cette crise. On va se mettre à regarder différemment le télétravail. On va même se dire que, peut-être, le télétravail, ça s’organise. »

Appel aux personnes fragiles. « Je lance un appel aux personnes de plus de 75 ans, aux personnes plus jeunes qui ont des pathologies lourdes, aux personnes avec des diabètes importants, particulièrement vulnérables. Protégez-vous ! », a lancé le premier ministre. Interrogé sur les reconfinements en Ehpad, Jean Castex a indiqué que cela pourrait intervenir « au cas par cas, si nécessaire ».

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Marseille. A propos de la deuxième ville de France, où le port du masque vient d’être rendu obligatoire dans toute la ville, le premier ministre prévient d’un « taux de prévalence de pénétration d’épidémie particulièrement élevé chez les personnes âgées, ce qu’on n’avait pas, par exemple, constaté en Mayenne. Donc, on a pris des dispositions plus importantes, peut-être plus contraignantes, à Marseille », justifie-t-il.

StopCovid. Le premier ministre a reconnu, en fin d’entretien, que l’application de suivi des contacts StopCovid « n’a pas obtenu les résultats qu’on en espérait, peut-être, je veux bien en convenir, par défaut de communication ».

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Le Monde

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