« Je n’ai pas réfléchi » : au premier jour du procès des anciens cadres d’Ubisoft, l’accusé nie sa responsabilité et incrimine la culture d’entreprise

« Je n’ai pas réfléchi » : au premier jour du procès des anciens cadres d’Ubisoft, l’accusé nie sa responsabilité et incrimine la culture d’entreprise

Thomas François, l’ancien vice-président de la rédaction d’Ubisoft, et son avocat, au tribunal correctionnel de Bobigny, le 2 juin 2025.

« Il faut être fun pour faire le fun. » Thomas François, dit Tommy, ancien vice-président du service éditorial d’Ubisoft, a invoqué lundi 2 juin « la culture Ubi » pour justifier des faits de harcèlement sexuel, moral et de tentative d’agression sexuelle dont il est accusé.

Il est le premier des trois anciens cadres du géant de la société de jeux vidéo à comparaître devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir mené et encouragé un harcèlement sexuel et moral systémique au cours de la décennie 2010 au sein de l’entreprise.

Deux autres hommes sont concernés par ces accusations et comparaîtront d’ici à la fin du procès vendredi : Serge Hascoët, alors directeur créatif et donc l’une des personnes les plus haut placées dans l’entreprise et Guillaume Patrux, « game director ».

« J’aurais bien aimé qu’on m’arrête »

Tommy François a digressé nerveusement pendant toute une journée à la barre, coupant parfois la parole aux trois magistrates qui l’interrogeaient, tentant de justifier certains faits qui lui sont reprochés par « la culture geek » et niant catégoriquement les autres. Sur plusieurs dizaines de témoignages de violences sexistes ou sexuelles, Tommy François n’en reconnaît qu’une seule : lors d’un déplacement professionnel, alors qu’il descend au petit déjeuner et lance aux collègues « Je me suis branlé ce matin », brandissant son téléphone affichant un film porno. « Je n’aurais pas dû faire ça devant une femme », dit-il.

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LJD

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