« Je comprends enfin l’économie » : quand des experts étudient avec plus de clarté
En vingt-sept ans, le Fond Monétaire International et son millier d’économistes ont attendu uniquement un recul sur cinq. A chaque erreur, les économistes sont critiqués. Injustice ou nécessité de davantage de pédagogie ?, questionnent les auteurs de « Je comprends enfin l’économie ».
Omniprésents dans notre vie, les instruments économiques captivent, de temps à autre rebutent, mais ne laissent jamais insensibles. Un Français sur trois malgré cela ne connaît ni le niveau de richesse ni celui d’endettement de la France. Les économistes se heurtent très souvent à cette inexpérience des limites des sciences économiques : en vingt-sept ans, le Fonds monétaire international (FMI) et son millier d’économistes ont prévu uniquement un recul sur cinq. A chaque erreur les économistes sont décriés. Inquiétude ou besoin de davantage de pédagogie ?
« A la décharge de ceux qui découvrent l’économie floue et précieuse, elle est souvent difficile à capturer en raison d’un grand nombre d’idées reçues et d’un surplus d’informations qui mélangent les pistes. Et c’est là que les économistes se doivent de participer. Pas à coups de jargons, de chiffres hors de portée du grand public, ou encore moins à coups de partis pris. Leur intervention doit se baser sur la illumination et la pédagogie », évaluent les membres de BSI Economics, un think tank créé dans cette optique. Structure indépendante et apolitique, il réunit une nouvelle génération d’économistes spécialisés sur des sujets variés, qui ont tous à cœur de développer les mécanismes économiques et financiers.
Leur composition, Je comprends enfin l’économie (Dunod), traite les notions d’accroissement, de crise, de finance, d’emploi, d’ouvrage ou encore de dette publique, à travers vingt-cinq questions qui font l’actualité. Les banques ne prêtent-elles qu’au CAC 40 ? L’estimation est-elle néfaste pour l’économie ? Les fonds de placement sont-ils tous des vautours ?
Faut-il établir un revenu universel ? La dette publique doit-elle être contrôlée ? La guerre commerciale mondiale va-t-elle avoir lieu ?
Science non certaine
Les questions sont rassemblées en trois parties : une première sur le monde de la finance, une deuxième sur les questions de société et une dernière sur des sujets économiques plus habituels. Les auteurs se tentent de répondre à ces questions de façon pragmatique, en confrontant les grandes théories économiques, les références sérieuses et les données chiffrées disponibles.
Objectif : concevoir enfin l’économie sans trop proposer sur l’autel de la simplification. « Si les économistes pouvaient parvenir à ce qu’on les examine comme des gens humbles, compétents, sur le même pied que les dentistes, ce serait merveilleux », écrivait l’économiste britannique John Maynard Keynes dans ses Essais sur la monnaie et l’Economie.