Incertitude du gouvernement sur l’âge de la retraite

Incertitude du gouvernement sur l’âge de la retraite

Mercredi, Benjamin Griveaux a réaffirmé que ce sujet était au menu de la collusion.

Saisisse qui pourra. En l’espace de trois jours, l’exécutif est arrivé à jeter le trouble sur ce qu’il souhaite faire de l’âge légal de départ à la retraite – un sujet pourtant explosif. Si la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a essayé, mardi 19 mars, de clore le débat qu’elle a elle-même commencé dimanche sur ce thème, son collègue Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a garanti, mercredi, que ce sujet était bien au menu des travaux guidés par le haut-commissaire chargé du dossier, Jean-Paul Delevoye. « C’est une question qui est à la concertation, a-t-il déclaré sur RTL. Nous n’avons pas l’habitude de fermer les concertations en pleine concertation, ça n’est pas une bonne méthode de gouvernement. »

Il a ainsi reprit Mme Buzyn qui avait fait une mise au point mardi à l’Assemblée nationale. « Aucune modification de l’âge minimal de départ à la retraite n’est entrevue, ni sur la table des contestations que pilote le haut-commissaire à la réforme des retraites », avait-elle déclaré. Ce qui avait toutes les apparences d’un rétropédalage n’en était cependant pas un pour la ministre, qui avait précisé : « Ce n’est pas non plus le sens des propos que j’ai tenus dimanche et dont les diverses interprétations sont à la provenance d’une polémique. »

« Offre très courageuse »

Mme Buzyn avait alors étalé ne pas être hostile, dans le cadre de la grande discussion, à ce que le sujet de l’« accroissement de la durée de travail » soit approché. Cette situation avait créé la surprise. Il va à l’encontre de la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, affirmé une autre fois depuis par M. Delevoye, de ne pas palper à l’âge minimum de départ à la retraite, aujourd’hui fixé à 62 ans. Si la ministre avait accentué s’informer « à titre personnel », elle a été soutenue par l’exécutif ; le premier ministre, Edouard Philippe, étant lui-même allé dans ce sens vendredi. L’Elysée a pour sa part montré que la « règle des 62 ans » n’était plus tracée dans le marbre. Quant au ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, il s’est englouti dans la brèche, saluant une « proposition très courageuse » qui « s’étudie et se regarde ».

Une proche de la ministre garantit que « ce n’était pas une proposition » et que « son intention n’était pas de mettre le sujet de l’âge de départ à la retraite dans le projet qu’elle conduit avec Jean-Paul Delevoye ». A l’Assemblée, Mme Buzyn est retourné dans les clous de ce qui a été balisé par M. Delevoye ces dernières semaines lors de la coalition avec les partenaires sociaux. Elle a ainsi fait référence à un système de gratifications pour « permettre à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de pouvoir continuer à œuvrer après l’âge minimal de départ à la retraite et d’être avantagés financièrement à le faire ».

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LJD

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