Handicap : « Aides humaines et soins à domicile : non-assistance à personnes en danger ! »

Handicap : « Aides humaines et soins à domicile : non-assistance à personnes en danger ! »

Il y a Olivier, qui vit seul chez lui, mais se demande parfois s’il va pouvoir y rester. Il a besoin d’être assisté pour tous les gestes de la vie quotidienne. Or l’association qui intervient à son domicile n’arrive plus à trouver assez de professionnels, ni à les fidéliser. « Les auxiliaires passent de plus en plus rapidement, de moins en moins souvent. J’ai l’impression qu’on ne respecte pas ma vie. »

Il y a aussi Jeanne et Jean-François, les parents de Vincent, 37 ans, atteint de myopathie de Duchenne, en situation de grande dépendance, trachéotomisé et ventilé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils ont été obligés d’emménager chez leur fils pour pallier les absences fréquentes de professionnels, par ailleurs très insuffisamment formés. Sans présence continue à ses côtés, Vincent est en danger de mort. « Nous sommes à bout ! »

Des témoignages comme ceux-là, nos associations, APF France handicap et AFM-Téléthon, en reçoivent tous les jours : vivre à domicile lorsqu’on est en situation de handicap est de plus en plus difficile et dangereux. Pour réaliser les gestes indispensables à leur vie (manger, se laver… ), garantir leur sécurité et leur bien-être, les personnes et leurs familles font appel à des services prestataires ou emploient directement des professionnels. Mais, depuis des mois, les métiers de l’aide à domicile sont en crise, et trouver du personnel compétent et stable relève de la gageure.

Les causes de cette crise d’une ampleur sans précédent sont bien connues : sous-financement public des besoins en aide humaine ; faiblesse de la rémunération des salariés ; déni de la charge mentale et physique ; conditions de travail dégradées par l’insuffisance des plans d’aide accordés par les maisons départementales des personnes handicapées ; manque de valorisation sociale de ces métiers ; retard culturel de notre pays sur la place des personnes en situation de handicap et sur le rôle de celles et ceux qui les accompagnent.

En foyer ou en Ehpad

Les conséquences sont catastrophiques. En plus de mettre leur vie en danger, cette pénurie d’aides à domicile prive les personnes en situation de handicap du droit fondamental de choisir leur mode de vie. Ce principe est établi et reconnu par la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies et la loi de 2005 sur la citoyenneté des personnes handicapées. Début 2023, le Conseil de l’Europe a d’ailleurs condamné la France pour violation des droits humains, soulignant l’importance des services d’aide pour « une bonne mise en œuvre du droit à l’autonomie, à l’intégration sociale et à la participation à la vie de la communauté ».

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LJD

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