Formation : Les entreprises intègrent doucement le CPF à leur stratégie de développement des compétences

Formation : Les entreprises intègrent doucement le CPF à leur stratégie de développement des compétences

« Au 1er décembre 2020, selon les chiffres de la CDC, 120 000 entreprises étaient habilitées à se connecter à l’application dédiée et 1 500 d’entre elles ont abondé les CPF de quelque 2 700 salariés. »

Les entreprises peuvent verser directement de l’argent sur le compte personnel de formation (CPF) de leurs salariés. Une rallonge, un abondement, pour les inciter à se former ou pour les aider à compléter le financement de leur projet. « Cette nouvelle possibilité permet d’offrir un équilibre entre l’autonomie du salarié dans le choix de ses formations et le rôle de l’entreprise dans la montée en compétences de ses collaborateurs », résume Michel Yahiel, directeur des retraites et de la solidarité à la Caisse des dépôts (CDC), l’organisme qui pilote le dispositif. Nadège Riehl, directrice du développement des talents de Schneider Electric France, y voit « une opportunité pour développer une culture dynamique de l’apprentissage. L’entreprise se doit d’être incitative pour donner envie aux salariés d’utiliser leur CPF ».

Au 1er décembre 2020, selon les chiffres de la CDC, 120 000 entreprises étaient habilitées à se connecter à l’application et 1 500 d’entre elles ont abondé les CPF de quelque 2 700 salariés, le tout pour un montant global de 7 millions d’euros. « Le démarrage est modeste en apparence, reconnaît Michel Yahiel, mais on part de zéro. »

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« L’abondement employeur est effectif [depuis le 3 septembre], mais il est très peu utilisé, confirme Pierre Monclos, DRH et expert Digital Learning chez Unow, organisme de formation en ligne. La dotation volontaire fait un peu peur aux entreprises, car une politique de CPF coconstruit n’est pas toujours simple à mettre en place. » Celle-ci passe, notamment, par l’information et l’accompagnement des salariés ou encore par la signature d’un accord d’entreprise.

Une offre décourageante

Pourtant l’intérêt des entreprises est là. « Il y a une vraie curiosité et beaucoup de questionnements sur cette nouvelle possibilité, explique Sylvain Humeau, président du Groupement des acteurs et responsables de la formation (GARF), mais les responsables formation sont très mobilisés sur d’autres sujets en cette période de crise. »

Certaines entreprises sont passées à l’action. C’est le cas de Unow, qui a signé un accord d’entreprise en juillet 2020. Les salariés peuvent suivre une formation sur le temps de travail durant deux jours et bénéficier d’un abondement de 200 euros. Chez Festo, une entreprise d’automatismes industriels qui compte 160 salariés en France, une vingtaine de CPF ont été abondés en 2020. « La prise en charge est de 20 % TTC du coût de la formation avec un plafond de 360 euros », explique Hervé Brunet, responsable formation et innovation de la société.

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