En Suède, Pôle emploi écarte 4 500 de ses salariés

En Suède, Pôle emploi écarte 4 500 de ses salariés

Le premier ministre suédois, Stefan Lofven, au Parlement, à Stockholm, le 2& janvier.
Le premier ministre suédois, Stefan Lofven, au Parlement, à Stockholm, le 2& janvier. TT News Agency / REUTERS

L’agence suédoise pour l’emploi, Arbetsförmedlingen, va voir ses activités limitées au profit de sous-traitants privés.

Annoncé par la droite avant les législatives du 9 septembre dernier, la cure d’amincissement d’Arbetsförmedlingen, le Pôle emploi suédois, s’annonce sévère. Mercredi 30 janvier, son patron, Mikael Sjöberg, a fait savoir que 4 500 postes seraient retirés d’ici à la fin de l’année. Soit plus d’un tiers des 13 500 salariés. Ce plan de licenciements intervient à la suite d’une réduction drastique du budget d’Arbetsförmedlingen, destinée à être partiellement remplacée par des acteurs privés.

Ce service public a vu son apport de fonctionnement amputée de 386 millions de couronnes en 2019, et elle le sera de 800 millions additionnels en 2020. Par ailleurs, Arbetsförmedlingen perd 4,5 milliards de couronnes de financements destinés à divers programmes de retour à l’emploi.

La privatisation des services de l’aide à l’emploi a été établie par un accord signé début janvier entre les sociaux-démocrates, les Verts et deux partis de centre-droit. Cet accord a permis la reconduction du gouvernement minoritaire de centre-gauche de Stefan Löfven, avec le soutien au Parlement du centre et des libéraux qui l’ont conditionnée particulièrement à plusieurs réformes de dérégulation.

Des prestations décriées

Selon l’accord, le gouvernement se promet à « réformer en profondeur » Arbetsfömedligen d’ici à 2021 et à transférer la quasi-totalité de ses activités à des sociétés privées. Dès lors, M. Löfven, le premier ministre social-démocrate, élu le 18 janvier, a eu beau jeu de fustiger une réforme « dessinée sur une serviette en papier » par les conservateurs et chrétiens-démocrates.

Depuis plusieurs années déjà, les quatre partis de l’Alliance de centre-droit, composée des conservateurs, centristes, libéraux et chrétiens-démocrates, dans l’opposition depuis 2014, défendaient en faveur d’une réforme en profondeur de ce Pôle emploi. En cause : ses prestations décriées. En 2017, à peine un demandeur d’emploi sur dix a retrouvé un travail en passant par Arbestförmedligen. Dans 1,4 % des cas seulement, après l’aide d’un de ses agents.

Aussitôt, la plupart des recrutements ont lieu directement, via des contacts personnels, des sites Internet tels que LinkedIn, ou par le biais d’agences de placement. Arbetsförmedligen, pour sa part, sous-traite déjà certains de ses services à des acteurs privés, membres de l’organisation professionnelle Almega, qui pousse pour une privatisation du secteur et dont les arguments sont repris par la droite.

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LJD

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