En rachetant UBI, Intesa Sanpaolo deviendrait la quatrième banque européenne

En rachetant UBI, Intesa Sanpaolo deviendrait la quatrième banque européenne

Devant les bureaux de la banque italienne Intesa Sanpaolo, à Turin, en janvier 2017.
Devant les bureaux de la banque italienne Intesa Sanpaolo, à Turin, en janvier 2017. MARCO BERTORELLO / AFP

L’offensive a été rondement menée. Lundi 17 février, en fin de soirée, Carlo Messina, directeur général de la première banque d’Italie, Intesa Sanpaolo, a appelé son homologue d’Unione Banche Italiane (UBI), Victor Massiah, pour le prévenir qu’allait être annoncé, dans les minutes suivantes, le lancement d’une offre publique d’échanges sur son établissement, troisième de la place financière italienne en termes de capitalisation boursière. Un peu après minuit, c’était au tour du ministre des finances, Roberto Gualtieri, d’être mis dans la confidence, juste avant la publication du communiqué.

Si l’on considère que l’effet de surprise est la condition indispensable de la réussite d’une opération de ce type, force est de constater qu’en la matière, le succès est total. Selon la direction d’Intesa Sanpaolo, l’offre n’a pas été préparée conjointement par les deux groupes, mais elle se veut parfaitement amicale. Dans les heures ayant suivi l’annonce, Carlo Messina a d’ailleurs fait savoir que, s’il le souhaitait, Victor Massiah aurait, à l’avenir, « un rôle de premier plan » dans le futur groupe. Ce dernier, qui venait, quelques heures plus tôt, de présenter, à Milan, le nouveau plan industriel d’UBI – en misant sur la dématérialisation et prévoyant plus de 2 000 suppressions d’emplois –, ne s’est pas encore exprimé publiquement. La direction de la banque bergamasque a pour l’heure fait savoir qu’elle étudie l’offre tranquillement, en se laissant le temps de réfléchir.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les banques italiennes de nouveau dans la tourmente

Un conseil d’administration extraordinaire, chargé de donner un premier avis sur la proposition, devait se tenir dans la journée de mercredi 19 février. Dans tous les cas, l’opération durera plusieurs mois : l’avis de l’Autorité de la concurrence devrait tomber fin juin, et l’offre d’échange en elle-même se dérouler dans la foulée.

Une offre à 4,8 milliards d’euros

En pratique, l’offre porte sur 100 % du capital d’UBI, pour un montant de 4,8 milliards d’euros. Elle se présente sous la forme d’un échange de titres (17 actions d’Intesa Sanpaolo pour 10 d’UBI), à des valorisations représentant, pour les porteurs de titres UBI, une prime de 27 % par rapport au prix de leurs actions, à la clôture de la Bourse de Milan, vendredi 14 février.

Tout au long de la journée de lundi, le cours des titres UBI s’est envolé, au point de dépasser la valeur de l’offre d’Intesa Sanpaolo. Pour l’heure, Carlo Messina a exclu de rehausser le prix proposé : « L’offre nous paraît équitable et nous n’avons aucune intention d’en changer les conditions », a-t-il affirmé.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.