En France, LDLC est conquis par la semaine de quatre jours

Dès 2021, la société de vente en ligne d’équipements informatiques devrait offrir à ses salariés de passer à 32 heures travaillées en quatre jours, sans renoncer aux augmentations de salaire. Tandis que des économistes recommandent de faire travailler davantage les salariés, afin de compenser la baisse d’activité consécutive à la crise du Covid-19, cette annonce vient à contre-courant.
Une décision indépendante des récents événements liés à la pandémie, assure le fondateur de LDLC, groupe français de commerce en ligne, Laurent de la Clergerie : « L’idée a germé dans mon esprit suite à un article sur Microsoft au Japon. » En août 2019, le géant américain de l’informatique a en effet testé la semaine de quatre jours pour les salariés de sa filiale japonaise. Selon Microsoft, cette expérience a permis d’augmenter leur bien-être au travail, tout en augmentant leur productivité de près de 40 %. « Je suis convaincu que donner un jour de plus aux équipes, afin qu’elles puissent faire tout ce qu’elles n’ont pas eu le temps de faire dans la semaine, tout en bénéficiant d’un vrai week-end en famille, permettra d’améliorer leur efficacité », argumente le dirigeant de LDLC.
Un rêve pour de nombreux salariés : selon une étude réalisée par ADP, 50 % des travailleurs français interrogés préféreraient prolonger leurs journées afin de ne plus travailler que quatre jours par semaine. Le groupe compte arriver à ce résultat en adaptant les plannings de chacun. Toutefois, difficile de trouver un système susceptible de satisfaire tout le monde : « D’après les premiers retours qu’on a eus, 80 % des collaborateurs souhaitaient que ce jour supplémentaire soit le vendredi », constate Laurent de la Clergerie.
Manageurs et cadres expriment quelques réticences
Afin de ne léser personne, tout en permettant à l’entreprise de tourner sans encombre, le patron a imaginé un système d’alternance entre semaines paires et impaires. « Il y aura aussi des recrutements, prévoit M. de la Clergerie. Pas forcement dans tous les métiers, mais nous envisageons une embauche pour deux postes. » Des perspectives motivées aussi par la bonne santé du groupe, qui a plutôt bénéficié de la crise liée au Covid-19, assure le dirigeant.
Si l’annonce a été bien accueillie par l’ensemble des salariés, des manageurs et des cadres ont exprimé quelques réticences : « Certains estimaient qu’il était impossible de gérer leurs équipes sur seulement quatre jours. D’autres m’ont dit qu’il était impossible de faire tenir leur travail dans quatre jours. A ceux-là, va leur falloir apprendre à déléguer », souligne M. de la Clergerie.
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