En difficulté, Groupe Rocher projette de supprimer 300 postes en France et notamment en Bretagne

En difficulté, Groupe Rocher projette de supprimer 300 postes en France et notamment en Bretagne

Une boutique Yves Rocher, à Paris, en 2013.

Cela faisait des semaines que les salariés de Groupe Rocher (2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021) redoutaient des suppressions de postes. Le chiffre est tombé comme un couperet ces derniers jours. Quelque 300 postes sont concernés en France, dont la majorité dans le Morbihan, berceau d’Yves Rocher, l’entreprise phare du groupe, qui possède également Petit Bateau, Dr. Pierre Ricaud, Daniel Jouvance, détenu à plus de 98 % par la famille du fondateur.

Ailleurs dans le monde, plus d’un millier des 16 300 emplois de cette entreprise, présente dans 114 pays, seraient aussi menacés. Discret sur son activité et ses difficultés, le groupe explique, dans un communiqué de presse du 31 janvier, être « confronté à de nombreux bouleversements, qui l’obligent à faire évoluer son organisation » et reconnaît « une baisse significative » de son chiffre d’affaires.

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Celui-ci avait déjà reculé de 355 millions entre 2019 et 2021. Sur la même période, le groupe avait déjà perdu plus d’un millier d’emplois. Cette méforme serait due à la crise des « gilets jaunes », à la pandémie de Covid-19, à la guerre en Ukraine, bien que le groupe ait décidé de maintenir son activité en Russie, mais aussi à de récentes contre-performances de l’entreprise américaine Arbonne, rachetée en 2018…

« Plan social déguisé »

En France, les 300 suppressions de postes ont été actées sur trois ans dans le cadre d’un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Dans ce document, signé, le 16 janvier, par le syndicat majoritaire CFE-CGC et par la CFTC, la fermeture de l’usine de Ploërmel (Morbihan), spécialisée dans la production et le conditionnement de parfums, est évoquée d’ici à 2025.

Mardi 31 janvier, plusieurs dizaines de salariés ont débrayé devant les grilles du site. Une mobilisation jugée historique par FO et la CFDT, qui qualifient la GEPP de « plan social déguisé ». Le porte-parole de la CFE-CGC au sein de Groupe Rocher, Jérôme Billet, nuance : « Les suppressions de postes sont dramatiques. La nouvelle est vécue comme un divorce ou un décès par nombre de salariés. Certains ont fait toute leur carrière dans l’entreprise. La GEPP permet néanmoins de mieux accompagner les employés concernés pour que cette situation difficile ne vire pas au cauchemar. »

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Groupe Rocher ne prévoit pas de licenciements secs, mais des fermetures de postes à la suite de départs à la retraite. Des mobilités au sein de l’entreprise vont être proposées à certains salariés. Ceux n’acceptant pas leur mutation seront « accompagnés », afin de trouver un autre emploi, ailleurs. Les syndicats signataires de l’accord disent avoir négocié des aides financières, différents soutiens pour les déménagements ou les gardes d’enfants, l’ouverture d’une cellule psychologique…

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