En cartes et infographies : comment Amazon étend son implantation en France
DécryptagesDepuis quelques années, les annonces d’entrepôts suscitent des protestations locales. Aux critiques sur l’organisation du travail se sont ajoutées celles des associations environnementales ou des petits commerces physiques.
Amazon renforce chaque année sa présence en France. Sa plate-forme séduit toujours plus de clients. Mais suscite aussi des résistances. L’entreprise américaine se plaint d’être érigée en symbole de l’e-commerce, dont elle ne détient « que » 20 % du marché en France. Mais, malgré la croissance de concurrents français ou chinois et d’acteurs traditionnels, elle en reste le leader incontesté.
Arrivé en France en 2007, Amazon a construit des grands entrepôts pour stocker ses produits et ceux des vendeurs utilisant sa plate-forme. Puis, à partir de 2016, l’entreprise a lancé des petites agences de livraison, pour organiser une partie de la desserte du dernier kilomètre.
Depuis quelques années, les annonces d’entrepôts suscitent des protestations locales. Aux critiques sur l’organisation du travail se sont ajoutées celles des associations environnementales ou des petits commerces physiques. Face aux nombreux projets qu’on lui attribue, Amazon assure ne vouloir ouvrir qu’un gros entrepôt et cinq à dix agences par an.
« Rééquilibrer la fiscalité »
En 2020, la convention citoyenne pour le climat a proposé un moratoire sur les nouveaux entrepôts d’e-commerce. Le gouvernement l’a écarté, et n’a limité que l’extension des grandes surfaces. Pour l’exécutif, le commerce en ligne est en croissance, et un moratoire favoriserait des livraisons depuis l’étranger. Mais le gouvernement a tout de même commandé un rapport.
Publié le 12 mars, le document prône « des décisions rapides » pour encadrer le secteur. Le système d’autorisation des entrepôts devrait être revu au niveau des régions. Il faudrait « rééquilibrer » la fiscalité avec le commerce physique, par le biais des réformes – en cours – de la taxation du numérique et de la TVA, mais aussi de la fiscalité locale des entrepôts.
Selon ce texte, les entrepôts d’e-commerce ne causent que 1 % de l’artificialisation des sols annuelle. Mais les grands projets peuvent poser problème. En réponse, Amazon assure que 70 % de ses sites occupent « des bâtiments existants ou des zones déjà industrialisées ». Et vante ses entrepôts « optimisés » avec des étages et des robots, comme à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne (142 000 m2 de stockage pour 47 000 m2 au sol).
« Mission de concertation »
Autre enjeu : les livraisons. Pour les verdir, le rapport veut afficher leur prix et leur bilan carbone, décourager les livraisons rapides… De son côté, Amazon affiche son objectif de « neutralité carbone en 2040 », ou ses commandes de véhicules électriques. Et assure que, même pour les livraisons en vingt-quatre heures, les colis sont regroupés dans des tournées de véhicules.
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