En 2022, les salaires augmenteront moins vite que l’inflation

En 2022, les salaires augmenteront moins vite que l’inflation

Dans un café à Plouezoc'h (Finistère), le 25 mai 2022.

Face à l’inflation, qui a atteint 6,1 % fin juillet en France, et plus encore face aux difficultés de recrutement, les entreprises vont-elles lâcher du lest sur les salaires ? Selon le groupe WTW (Willis Towers Watson, ex-Gras Savoye), qui a réalisé sa traditionnelle enquête mondiale sur les rémunérations, les hausses de salaire accordées par les entreprises françaises devraient s’établir en moyenne à 3,1 % en 2022. Un chiffre nettement inférieur à celui de la hausse des prix, mais qui reste en progression significative par rapport à la tendance de ces dernières années. De 2010 à 2019, les augmentations moyennes n’ont pas dépassé 2,5 % par an, tandis que 2020, l’année du Covid-19, a même vu le chiffre tomber à 2 %.

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En 2023, les entreprises pourraient consentir des hausses de 3,3 % en moyenne, selon l’enquête. « Ce chiffre pourrait même être revu à la hausse à la rentrée, compte tenu des anticipations d’inflation, et atteindre 3,5 %, ce qui serait du jamais-vu depuis 1985 », souligne Khalil Ait-Mouloud, directeur de l’activité enquête de rémunération chez WTW.

Plus avares

La moyenne de 3,1 % pour cette année recouvre bien entendu des disparités en fonction des secteurs d’activité, des métiers et des niveaux de poste. Les salaires augmentent ainsi beaucoup plus vite pour les professionnels du numérique, de la data et de la cybersécurité. Pour le reste, le secteur de la finance, des nouvelles technologies (et particulièrement les activités touchant les semi-conducteurs) et les fintech se placent « en haut de la fourchette » en matière de générosité salariale.

Si les entreprises consentent à faire un effort, ce n’est pas seulement pour préserver le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs, mais aussi pour parvenir à recruter

A l’inverse, la banque de détail, l’agroalimentaire, le tourisme et l’hébergement-restauration se sont montrés plus avares. En termes de types de poste, ce sont les manageurs et les cadres qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu, avec des coups de pouce de 3,1 % à 3,2 % sur leur fiche de paie, tandis que les ouvriers et les agents de maîtrise se contentent de 2,9 % à 3 %. A noter que les salariés français s’en sortent moins bien que leurs voisins européens, où les hausses anticipées de rémunération sont plus élevées : pour 2023, elles s’établissent à 4 % au Royaume-Uni, 3,8 % en Allemagne et 3,6 % en Espagne. Il est vrai que l’inflation y est bien plus forte. En juillet, la hausse des prix sur douze mois a atteint 9,4 % au Royaume-Uni, 8,5 % en Allemagne et 10,6 % en Espagne.

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LJD

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