Emploi : mécanisme d’aide aux 16-25 ans en difficulté
Sur la ligne de l’emploi des jeunes, les bonnes nouvelles sont si exceptionnelles qu’elles ne peuvent que retenir l’attention – lorsqu’il y en a une. Voilà l’une des réflexions qui arrivent à l’esprit, après la lecture d’une étude publiée, mercredi 17 avril, par la Dares, la direction chargée des recherches au ministère du travail. Elle tire un bilan positif de la garantie jeunes, une mesure utilisée à partir de l’automne 2013 par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour arriver en aide aux 16-25 ans qui ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni au travail – les NEET, en anglais (« neither in employment nor in education or training »). Ceux qui en ont profité se sont mieux insérés ensuite, sur le plan professionnel : leur « taux d’emploi » s’est aggravé de dix points, « onze mois après leur entrée » dans le dispositif, selon la note dispensée mercredi.
La garantie jeune est placée par les missions locales, un réseau de 439 structures rangé au service des 16-25 ans. Elle se traduit, sur le terrain, « par des modalités d’intervention qui sont proportionnellement innovantes », déclare Carole Tuchszirer, du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET) : prise en charge des bénéficiaires de façon collective durant les premières semaines, versement d’une allocation (3 900 euros, en moyenne, sur onze mois), priorité donnée à la multiplication des expériences professionnelles – selon la logique dite du « work first » –, etc.
« Ça leur concède confiance, une estime de soi »
D’abord exercé dans une dizaine de territoires, le dispositif a été étendu progressivement avant d’être généralisé, début 2017. Il a reçu, entre octobre 2013 et la fin juillet 2018, quelque 229 000 jeunes en lieu de grande impuissance. Leur niveau scolaire est « faible », rapporte la Dares : près de la moitié d’entre eux n’ont « pas validé une formation au moins équivalente au CAP-BEP », alors que ce ratio est beaucoup moins dominant parmi l’ensemble des 16-25 ans sortis du système scolaire (18 %). Souvent en butte à des « problèmes » pour se déplacer, les publics qui ont obtenu la garantie jeunes sont aussi « nombreux à être en rupture avec leur famille, avec leur père notamment » : « Quand [ce dernier] n’est pas succombé ou inconnu (14 % des cas), 21 % [des bénéficiaires] n’ont pas eu de contact avec lui dans l’année », soit un taux très supérieur à la moyenne.