Election présidentielle 2022 : les premières pistes du programme économique du candidat Macron
« Bien vivre de son travail », « inventer un nouveau modèle de croissance », « investir pour transformer », « une Europe protectrice »… il s’agit bien de slogans de campagne d’Emmanuel Macron, mais il n’était alors pas président de la République. Déclinés en une douzaine de chapitres, ils figuraient dans le livret de trente pages distribué lors de la conférence de presse au cours de laquelle le candidat d’En marche ! avait dévoilé son programme pour un premier mandat. C’était le 2 mars 2017.
Que reste-t-il aujourd’hui du Macron d’il y a cinq ans, qui avait choisi de dérouler son projet sous l’en-tête « Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle » ? Après un quinquennat marqué par la crise des « gilets jaunes », la pandémie de Covid-19 et désormais la guerre en Ukraine, le chef de l’Etat se voit contraint de faire évoluer son discours et son style. Il s’agit de rassurer les Français, tout en continuant à insuffler le volontarisme dont il a fait sa marque de fabrique.
Si le slogan « Libérer, protéger » se voulait le résumé de son programme économique et social en 2017, le candidat de 2022 insiste d’abord sur la protection, en particulier du pouvoir d’achat. Autres évolutions : l’accent mis sur la souveraineté du pays et la nécessité de recréer sa puissance industrielle. Le tout, en mettant en scène son souhait d’associer davantage ses compatriotes et les corps intermédiaires à son projet. « Je veux pouvoir faire différemment, car cette période nous a tous changés », assure-t-il dans une vidéo mise en ligne vendredi 4 mars par son équipe de campagne.
« Copie globale autour du 20 mars »
A un mois du scrutin, Emmanuel Macron n’a toujours pas dévoilé de projet détaillé. Son équipe a pourtant finalisé un livret du même type que celui de 2017, qui devrait être distribué dans des boîtes aux lettres des Français d’ici à une dizaine de jours. « Pour le moment, nous privilégions les annonces perlées », euphémise l’entourage du président candidat, qui a enchaîné depuis une semaine une lettre dans la presse quotidienne régionale, une vidéo de campagne et une séance très encadrée de questions-réponses avec des Français à Poissy (Yvelines), lundi 7 mars. Son équipe promet une « copie globale autour du 20 mars ».
Sans surprise, le volet économique y tiendra une place de choix. Selon nos informations, le programme comprendra plusieurs mesures estampillées pouvoir d’achat, qui passeront par de nouvelles baisses de fiscalité : une mesure sur les droits de succession – « Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes », avait affirmé M. Macron au Parisien en janvier –, des baisses d’impôts de production et de cotisations sur les hauts salaires – proches de celles préconisées par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, en début d’année. Il y aura aussi un objectif de plein-emploi – sans toutefois de chiffre précis – afin de « mieux vivre de son travail », et des mesures pour articuler vie professionnelle et vie personnelle, comme la possibilité de décider ce que l’on veut faire de ses RTT. De quoi rappeler la proposition de la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse, de monétiser ses RTT.
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