EDF et General Electric en discussions pour le rachat de la branche nucléaire du groupe américain

Electricité de France (EDF) et General Electric (GE) ont annoncé, mercredi 22 septembre, à l’Agence France-Presse (AFP) mener des « discussions exploratoires » en vue d’un éventuel rachat par l’énergéticien français des « activités nucléaires de GE Steam Power ».
« EDF est en cours d’analyse des conditions dans lesquelles les intérêts du groupe EDF pourraient être préservés », a déclaré un porte-parole du groupe. « Il n’y a aucune certitude quant à l’aboutissement de ces travaux et discussions exploratoires », a-t-il toutefois rappelé. GE a également confirmé auprès de l’AFP l’existence de ces discussions, expliquant n’avoir « aucune certitude sur les conclusions de ces discussions ».
« Je suis satisfait que les négociations soient entamées, j’appelais ce rachat de mes vœux depuis de longs mois », a déclaré à l’AFP Damien Meslot, le maire Les Républicains de Belfort, ville où sont localisées les activités de GE Steam Power. « Je serai extrêmement attentif au périmètre du rachat, qu’il soit suffisamment large pour assurer la pérennité des activités et de l’emploi à Belfort. »
Prudence des syndicats
Cette annonce a été accueillie avec prudence par les syndicats. Ce sont « 2 000 personnes sur 11 000 qui ont peut-être de la chance de quitter GE », a déclaré une source syndicale à l’AFP, en faisant référence aux différents plans sociaux qui se sont succédé chez General Electric ces dernières années. « Maintenant, il faut regarder le projet industriel », a complété la même source, estimant que le rachat des activités nucléaires de GE Steam Power par l’un de ses clients « risquait » de faire perdre des contrats auprès d’autres clients, et était donc associé à un « risque de casse sociale ».
GE avait lui-même racheté en 2015 la branche énergie d’Alstom, dans laquelle figuraient ses activités nucléaires. A l’époque, le groupe américain comptait 16 000 emplois industriels en France (hors GE Capital), selon les chiffres de la direction, et promettait d’en créer 1 000 de plus. Mais en cinq ans, les effectifs sont descendus à 13 000, après des cessions d’actifs, et des réorganisations. En décembre, GE Steam Power avait lancé une nouvelle réorganisation, qui prévoyait initialement 238 suppressions de postes, un chiffre ramené à 144 au printemps.
En mars, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait déclaré, dans les colonnes de L’Est républicain, rechercher « une solution française pour les turbines Arabelle », produites par GE. « Cette solution permettra de sécuriser cet actif unique, les compétences qui vont avec et qui sont indispensables à notre avenir énergétique. »