Ecologie, compétitivité, emploi… Un budget 2021 à l’épreuve de la crise sanitaire

Ecologie, compétitivité, emploi… Un budget 2021 à l’épreuve de la crise sanitaire

Agnès Pannier-Runacher, Bruno Le Maire, Olivier Dussopt et Alain Griset, dans la cour de l’Elysée, le 7 juillet.

Ce devait être le budget de la relance, une manière pour le gouvernement de montrer qu’il est à la manœuvre pour soutenir l’économie, mais aussi de dessiner la France de la fin du quinquennat. L’évolution récente de l’épidémie de Covid-19 va-t-elle tout faire dérailler ?

La présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2021, lundi 28 septembre en conseil des ministres, centrée sur le plan de relance de 100 milliards d’euros présenté au début du mois, intervient quelques jours après l’annonce d’un durcissement inattendu des restrictions sanitaires.

Pourtant, pas question pour le gouvernement de donner l’impression de naviguer à vue. « Le budget que nous présentons est un budget de relance. Il répond à l’urgence immédiate de dizaines de milliers d’entrepreneurs qui ont besoin de l’Etat pour faire face à la crise. Mais il prépare surtout l’avenir des Français », a assuré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, lundi matin. « Cela ne remet pas en cause la façon dont le plan de relance a été conçu, la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises et de mettre la priorité sur l’emploi », défend son entourage.

Le plan, qui mêle investissements, mesures immédiates pour l’emploi et baisse d’impôts pour les entreprises, vise à faire revenir l’économie en 2022 à son niveau d’avant-crise, mais aussi à « bâtir la France de 2030 ».

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Pour le moment, le budget 2021 ne prévoit pas de révision du niveau de récession attendu cette année et l’an prochain. Le PIB devrait se contracter de 10 % en 2020, avant de rebondir de 8 %. « Dans notre prévision 2020, plus prudente que celle de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] ou de l’Insee, nous avions prévu un retour des conditions sanitaires compliquées, ainsi que les incertitudes internationales [perturbations du commerce mondial, élections américaines, Brexit…] », assure-t-on à Bercy.

Rebond incertain

Dans son avis sur le texte, publié lundi, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) souligne toutefois que « les incertitudes demeurent exceptionnellement élevées ». En particulier, « l’ampleur du rebond prévu pour 2021 est volontariste », note le HCFP, qui craint que l’investissement privé et public ne soit pas dopé autant que prévu par le plan de relance.

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Dans ce contexte, comment construire un budget ? « C’est particulièrement compliqué, car on a des inconnues des deux côtés : l’Etat va perdre des recettes non encaissées à cause de la crise [impôts, cotisations] et, en même temps, voir ses dépenses augmenter », indique Emilie Cariou, députée ex-La République en marche (LRM) de la Meuse. « On n’a plus de budget ! Le gouvernement fait de la relance, ce qui est nécessaire, mais sans indication sur la manière de la financer », déplore de son côté Eric Woerth, le président (Les Républicains, LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

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