« Doubler » les salaires des enseignants : oui… mais comment faire ?

« Doubler » les salaires des enseignants : oui… mais comment faire ?

Anne Hidalgo, à l’occasion de la publication de son livre « Une femme française », à Nancy, le 15 septembre 2021.

Dans les « salles des profs », les premières réactions ont été sceptiques. Mais, trois jours après que la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, candidate à l’élection présidentielle, a annoncé son souhait de faire du « doublement » des salaires des enseignants une « priorité », on ne parle plus que de « ça » – et de la faisabilité d’un tel engagement – entre enseignants syndiqués.

La virulence des réactions politiques à cette proposition a contribué à imposer le sujet dans le débat public. « L’élection présidentielle ne peut pas être une Foire du Trône de la démagogie », a réagi, lundi 13 septembre, dans les colonnes du Parisien, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est demandé si « le PS avait aussi perdu sa culture de gouvernement », quand Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste, a étrillé une mesure que « même les plus radicaux » des responsables syndicaux n’ont « jamais demandée ».

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Dans les rangs socialistes, aussi, des critiques ont fleuri. « Il n’y a rien de pire que de commencer par une mesure catégorielle », a réagi le maire du Mans et ancien ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, qui réclame une primaire face à Anne Hidalgo au sein du PS.

En la matière, pourtant, Anne Hidalgo s’inscrit bien dans l’héritage politique de son parti : depuis 1965 et la première campagne présidentielle, tous les candidats de la gauche ont inclus l’éducation et son budget, par le biais de la problématique des postes ou de celle des salaires – parfois, les deux – dans leurs promesses de campagne.

Pas un mot sur les moyens

Que propose, concrètement, Mme Hidalgo ? « Pour l’honneur des enseignants », l’un des sous-chapitres de son livre Une femme française (L’Observatoire, 18 euros, 250 pages), publié mercredi, donne son diagnostic sur la profession et ses objectifs. Mais rien, ou très peu, de sa méthode. « Enseignant tend à devenir l’un de ces métiers de service dévalorisé, écrit-elle. C’est pourquoi, à mes yeux, seul un grand mouvement de revalorisation des salaires est à même d’enrayer cette mécanique mortifère. Il s’agit là d’un choix politique fondamental. »

Et la désormais candidate d’annoncer : « Je crois possible, sur la durée d’un quinquennat, de multiplier par deux au moins le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves. Ou, pour commencer, d’aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d’un bac + 5. »

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