Disney supprime 28 000 emplois aux Etats-Unis à cause de la pandémie de Covid-19

Disney supprime 28 000 emplois aux Etats-Unis à cause de la pandémie de Covid-19

Les portes du parc Disneyland sont fermées, au début de la pandémie, à Anaheim, en Californie, le 14 mars.

Les salariés de Disney mis au chômage technique depuis le mois d’avril espéraient un coup de téléphone pour être rappelés au travail. Vingt-huit mille d’entre eux vont être licenciés définitivement en raison de l’absence de calendrier pour la réouverture du parc californien de Disneyland.

L’annonce est liée au conflit entre le géant du divertissement et l’Etat de Californie sur la question de la réouverture partielle du parc d’attractions. Elle intervient quelques heures après que les autorités locales ont annoncé que le comté d’Orange, siège du parc, n’avait pas fait assez de progrès dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19 pour envisager une réouverture. Les parcs à thème se sont plaints qu’aucune feuille de route spécifique les concernant n’avait été édictée. Quatre-vingt mille emplois seraient directement dépendants du parc dans la région d’Anaheim, où le chômage s’est envolé.

« Nous sommes prêts à ouvrir et espérons avoir prochainement des directives de l’Etat » de Californie, a déclaré sur une vidéo le vice-président de Disneyland, Patrick Finnegan. Le groupe a rouvert partiellement ses activités de restauration et d’hôtellerie. Les deux tiers des personnels licenciés étaient salariés à temps partiel. L’entreprise employait, à la fin de l’année 2019, plus de 220 000 personnes.

Rien n’est plus comme avant

En Floride, les autorités de l’Etat, républicaines, sont beaucoup plus allantes sur la réouverture de l’économie, et le parc Disneyworld, situé à Orlando (Floride), a rouvert ses portes partiellement depuis le mois de juillet. Mais une visite dans un des parcs d’attractions de la région (le Musée de l’espace de cap Canaveral) était édifiante : parkings déserts, restaurants fermés, rien n’est plus comme avant dans le monde du tourisme américain tandis que les salariés de Disney se ruaient, début septembre, à la banque alimentaire organisée chaque samedi à Orlando par le syndicat du groupe.

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Disney a perdu 4,72 milliards de dollars (4,09 milliards d’euros) au deuxième trimestre 2020, sa première perte depuis plus de dix ans. L’activité parc d’attractions a accusé un déficit de 2 milliards de dollars, avec une chute des recettes de 85 %.

L’action du groupe avait rebondi lorsqu’il est apparu que, comme son concurrent Netflix, Disney enregistrait d’excellents résultats mondiaux avec l’ouverture de son service de diffusions de films à la demande, Disney+. Celui-ci avait séduit plus de 60 millions de téléspectateurs en neuf mois de lancement. Devant la persistance de la pandémie, Disney a lancé son film Mulan en vidéo à la demande en septembre, au prix de 30 dollars, au grand dam des réseaux de salles de cinéma qui auraient dû le diffuser à partir du 21 août.

L’affaire confirme que faute de vaccin fiable et généralisé, une reprise normale de l’économie du loisir et du tourisme est inenvisageable.

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