Direction d’entreprise : « Les femmes présentes dans les conseils d’administration ne souffrent plus du syndrome de l’imposteur »

Direction d’entreprise : « Les femmes présentes dans les conseils d’administration ne souffrent plus du syndrome de l’imposteur »

On a beaucoup parlé du « plafond de verre » qui bloquait les carrières des femmes et plus récemment des « falaises de verre », ces promotions proposées aux femmes dans des situations critiques où leurs chances de succès étaient minimes et leur exposition majeure. La situation est-elle en train de changer, et radicalement ?

Depuis la loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle dite loi Rixain, votée en décembre 2021, les grandes entreprises sont tenues de veiller à une nomination plus équilibrée du genre minoritaire (entendez les femmes) parmi les cadres dirigeants, et de leur accorder une place au sein des comités de direction.

Alors que les femmes constituaient en 2015, 15 % des effectifs des instances dirigeantes du SBF 120, elles étaient 24 % en 2022 et leur part doit monter à 30 % en 2026 puis 40 % à partir de 2029. Un véritable appel d’air pour les femmes cadres supérieures, amenées à accéder à des postes de pouvoir dans des conditions que leurs aînées n’ont jamais connues. Nos recherches montrent que ce changement d’ordre légal intervient dans une période où le rapport des femmes au pouvoir s’est profondément transformé.

Les changements depuis 2011

En 2011, alors que la loi Copé-Zimmerman ouvrait les portes des conseils d’administration et de surveillance, nombre de femmes souffrant du syndrome de l’imposteur, ne se sentaient pas à la hauteur pour exercer des fonctions d’administratrice et, pire lorsqu’il s’agit de celles de direction.

Il fallait aller les chercher, s’ensuivait un phénomène induit de reconnaissance, de surinvestissement au travail, elles avaient une parole trop rare et très prudente, et au final n’occupaient pas toute la place méritée.

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Nos nouveaux travaux démontrent un changement d’attitude. Les femmes aujourd’hui pressenties pour des postes de direction font partie d’un vivier assez restreint et le savent.
Elles n’hésitent plus à poser des conditions pour accepter les nominations. Comme les hommes, elles osent dire qu’elles veulent connaître les moyens dont elles disposeront pour mener leurs missions à bien. De nouveaux comportements ou demandes apparaissent.

Suivre le mouvement pour ne pas faire figure de dinosaures

Alors qu’il y a dix ans, elles avaient une approche sacrificielle de leur vie privée, elles réclament des aménagements en matière de voyages professionnels, la possibilité de télétravailler, la cessation des réunions à plus d’heure, bref la possibilité de conserver un équilibre entre leurs vies professionnelle et personnelle.

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LJD

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