Des mobilisations jeudi partout en France « pour l’emploi et l’industrie »
De Marseille à Rennes, en passant par Paris : près de 120 rassemblements et manifestations « pour l’emploi et l’industrie » sont prévus en France, jeudi 12 décembre à l’appel de la Confédération générale du travail (CGT), rejointe par Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU), en réponse à une vague de plans sociaux.
Jeudi « sera une journée de convergence avec la grève des cheminots contre le démantèlement du fret ferroviaire et celle des fonctionnaires qui demandent un budget à la hauteur des besoins » et exigent « un gouvernement qui réponde enfin à l’urgence sociale ! », déclare à l’Agence France-Presse la secrétaire générale de la deuxième centrale syndicale, Sophie Binet.
Les annonces de plans sociaux se succèdent tandis que la France se cherche un nouveau premier ministre, après la censure et la démission du gouvernement de Michel Barnier.
Que ce soient dans les grandes entreprises (Auchan, Michelin, Vencorex, PPG…), chez des sous-traitants ou des petites structures, dans de nombreux secteurs (métallurgie, commerce, secteur public et associatif, banques et assurances, chimie…) et un peu partout sur le territoire français, les plans sociaux se multiplient. La deuxième centrale syndicale avait dénombré, le 27 novembre, 286 plans sociaux. Elle en recense désormais 300, avec environ 300 000 emplois menacés ou supprimés, reprenant les données du cabinet Altares.
Dans ce contexte, la centrale de Montreuil appelle à « des actions sur l’ensemble du territoire jeudi, pour défendre l’emploi et l’industrie ». Ainsi, des mobilisations (sur les lieux de travail, rassemblements ou manifestations) sont prévues dans près de 80 départements, avec des « initiatives locales […] devant les entreprises et les préfectures pour exiger un moratoire sur les licenciements », déclare la CGT. Fait rare, le syndicat a même encouragé, dès la fin du mois de novembre, « les salariés à se mettre en grève et à occuper leurs usines pour empêcher les licenciements ».
En attendant la nomination d’un nouveau premier ministre, la CGT maintient ainsi la pression, en forme d’alerte sociale au futur gouvernement. « Le mois de décembre s’annonce rouge, et ce n’est pas le rouge du Père Noël », a promis Sophie Binet. Mais l’appel sera-t-il entendu par les salariés ? « C’est compliqué de se mobiliser lorsqu’on sait qu’on n’a pas d’interlocuteurs en face », juge une source syndicale, sous couvert d’anonymat, redoutant une faible mobilisation.
Manifestation à 14 heures à Paris
Dans le détail, le premier rassemblement se tiendra dès 6 heures devant la gare d’Aurillac (Cantal), avant une manifestation à Toulouse (au départ de Thales Alenia Space), à 10 heures, un rassemblement à la gare Saint-Charles de Marseille à la même heure ou devant la préfecture de Nantes, prévu à 10 h 30. Alors que plusieurs entreprises sont menacées (Vencorex et Valeo), en Isère, un rassemblement se tiendra devant la préfecture de Grenoble, dès 11 heures. D’autres actions seront menées comme aux Fonderies de Bretagne à Lorient (Morbihan), où sera présente Sophie Binet.
L’intersyndicale n’a pas pris position, divisée sur les stratégies à adopter, mais Solidaires et la FSU fonction publique ont rejoint le mouvement. « Il n’est plus possible d’avoir la même politique tant vis-à-vis des agents de la fonction publique que des salariés qui subissent ces licenciements », relève Murielle Guilbert, codéléguée générale à Solidaires. Force ouvrière a, elle, apporté son soutien à « toutes les initiatives et mobilisations déjà décidées » par ses troupes localement.
A Paris, trois organisations syndicales (CGT, FSU et Solidaires) de la fonction publique ont décidé d’une nouvelle journée de mobilisation jeudi, avec une manifestation dès 14 heures au départ de la place de la Bastille.
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A la SNCF, seuls les syndicats CGT-Cheminots et SUD-Rail ont maintenu leur appel à la grève pour réclamer un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF et protester contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales (TER). Mais le trafic devrait être « normal » pour tous les TGV et légèrement perturbé pour les trains régionaux, selon les prévisions du groupe ferroviaire.
Dans la branche électrique et gazière, très mobilisée les années passées, la grève est reconduite chez GRTgaz dont les salariés s’étaient déjà fortement mobilisés une semaine plus tôt.