Dans le Nord, la promesse d’une usine de confection de jeans bon marché

Dans le Nord, la promesse d’une usine de confection de jeans bon marché

Le Denim Center pourrait ainsi assurer environ 6 % des jeans vendus par l’enseigne Pimkie.

Des jeans fabriqués en France en vitrine de Jules et de Pimkie pour un prix allant de 40 à 60 euros ? Fashion Cube espère être en mesure de le proposer dès 2022. Le pôle d’enseignes d’habillement détenu par l’Association familiale Mulliez (2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires) a annoncé lundi 10 mai vouloir inaugurer une usine de confection de jeans, le Fashion Cube Denim Center, au quatrième trimestre de l’année 2021, à Neuville-en-Ferrrain, près de Tourcoing (Nord).

Cette usine, qui mobilisera 3,5 millions d’euros d’investissement, dont 800 000 apportés par la région Hauts-de-France et Métropole européenne de Lille, devrait produire 180 000 unités au cours de sa première année d’exploitation et 400 000 par an, à terme.

Production marginale mais « significative »

Aux enseignes Pimkie, Jules, Orsay, Grain de malice et Bizzbee (environ 2 000 magasins), elle fournira des modèles plus chers que ceux qui proviennent habituellement d’Asie ou de Turquie. Sans toutefois les forcer à pratiquer le prix de vente de 100 à 150 euros des marques de jeans fabriqués en France par 1083 et Atelier Tuffery, pionniers de la relocalisation de la production de jeans dans l’Hexagone.

Le Denim Center pourrait ainsi assurer environ 6 % des jeans vendus par l’enseigne Pimkie. Bien que marginale, cette production est toutefois « significative », prétend Christian Kinnen, responsable du projet, car « cela démontre qu’il est possible de fabriquer un jean en France pour un prix de revient accessible ». Pour comprimer ses coûts, l’usine aura recours à l’automatisation de certaines tâches, dont la confection des poches, les coutures de décor et la pose de la ceinture et des passants, en sus des phases de coupes, assurées elles aussi par des machines. Initialement, Fashion Cube espérait produire des tee-shirts. « Mais les technologies ne sont pas encore suffisamment mûres », rapporte M. Kinnen.

D’ici à 2030, l’usine pourrait créer ses vêtements en ne faisant appel qu’à des matières recyclées ou réutilisées

Le distributeur s’est donc rabattu sur le denim, autre pièce-clé du vestiaire des Français. En outre, il a choisi la production d’un vêtement dont beaucoup pourfendent l’impact environnemental : le jean fait appel à des toiles de coton tissées à l’étranger, et les délavages et traitements qu’il subit sont gourmands en eau. Le Fashion Cube Denim Center aura recours « au laser et à l’ozone pour délaver » les pantalons, précise M. Kinnen, qui assure que la consommation en eau sera de « quarante fois » inférieure à celle d’autres usines de production de jeans.

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LJD

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