Dans le Loir-et-Cher, la ville de Mer renaît grâce à la logistique

Dans le Loir-et-Cher, la ville de Mer renaît grâce à la logistique

L’entreprise Aosom MH France, à Mer (Loir-et-Cher), dans la zone d'activité des Portes-de-Chambord, le 6 avril 2021.

Le colza est déjà bien fleuri dans cette partie légèrement vallonnée de la Beauce, bordée par l’A10, reliant Paris à Bordeaux. A toute heure s’y engouffrent des semi-remorques aux plaques estoniennes ou slovaques. Ces cinq dernières années, Mer, 6 200 habitants, a vu sa zone d’activité sortir de sa léthargie grâce aux mastodontes de la logistique. Une douzaine de plates-formes sont aujourd’hui en place et emploient 1 180 salariés. Cinq autres sont en projet : des entrepôts monochromes pouvant dépasser les 50 000 mètres carrés, percés de quais d’embarquement.

Ce territoire revient de loin. Entre 1937 et l’an 2000, le cœur de Mer battait pour Epéda. Dans les années 1980, son usine de matelas et sommiers salariait plus d’un millier de cols bleus. Et encore près de 300 l’année de l’annonce brutale de sa fermeture, en 1999. En 2012, Mer réussit à faire revenir une petite production de literie, du haut de gamme cette fois.

Les élus célèbrent alors le retour de l’industrie. Mais un redressement judiciaire suivi d’une reprise en 2016, d’une vague de licenciements en 2018 et enfin d’une procédure de sauvegarde – toujours en cours –, n’en finit plus de fragiliser son existence.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Vente en ligne, livraison… la folie du colis contraint la ville à se transformer

Foncier accessible

En 2007 naît la zone d’activité des Portes-de-Chambord – le château n’est qu’à 11 kilomètres –, grâce à 160 hectares de terrains achetés à des agriculteurs. La Poste débarque en 2011, avec un centre de tris de colis hors normes, aujourd’hui fort de 500 salariés et capable de traiter 400 000 paquets par jour. « Notre zone d’activité a pris son envol à partir de 2015. Les plates-formes de logistique pure ont fait leur entrée, suivies par celles liées à l’e-commerce », estime Pascal Huguet, agriculteur de son état et président en charge du développement économique de la Communauté de communes Beauce-Val de Loire (CCBVL).

La région Centre-Val de Loire emploie actuellement 26 556 salariés dans la logistique, pour 6 millions de mètres carrés d’entrepôts. Elle met en avant un foncier accessible et un bon maillage routier. A Mer, le groupe But dispose ainsi de trois plates-formes, totalisant 133 000 mètres carrés de stockage et 165 employés. Pour Emmanuel Bénichou, directeur général d’Aosom.fr, filiale française d’une entreprise basée dans le Zhejiang (Chine), une installation dans le Centre est un atout pour qui s’appuie sur la livraison en un jour ouvré.

Lire aussi « Pas de méga entrepôt, ni ici ni ailleurs » : Des centaines d’opposants à Amazon mobilisés en France

Sa société commercialise des jeux, des produits d’animalerie et de décoration sur son site propre mais aussi et surtout sur Amazon.fr, La Redoute, Cdiscount et ManoMano. « Etre ici nous permet de recevoir des commandes et d’expédier nos colis jusqu’à tard dans la journée, pour une livraison le lendemain partout en France », indique M. Bénichou.

Il vous reste 36.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.